Au deuxième jour de la visite d’Etat de Xi Jinping à Moscou, les présidents chinois et russe se sont entretenus pour approfondir le partenariat stratégique entre leurs pays. Ils ont bien sûr aussi évoqué la situation géopolitique mondiale. Vladimir Poutine et Xi Jinping ont affiché, ce 21 mars à Moscou, leur unité face aux Occidentaux. Un contrat gazier géant, l'expansion continue de l’OTAN ou encore le refus de l’Ukraine du plan de paix proposé par Pékin figuraient au menu des discussions entre les deux chefs d’Etat.
A l’issue de leurs discussions au Kremlin, le président chinois a affirmé avoir signé avec son homologue russe un accord destiné à faire entrer les relations entre leurs deux pays «dans une nouvelle ère» de coopération. Pour sa part, Vladimir Poutine, aux yeux duquel «la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Russie et la Chine», a annoncé la conclusion d’un contrat gazier majeur autour du gazoduc Force de Sibérie 2.
«En un an, le volume de nos échanges a augmenté de plus de 30%» «Tous les accords ont été conclus», s'est félicité le maître du Kremlin, précisant qu'«à la mise en service, 50 milliards de mètres cubes de gaz» transiteront via ce gazoduc destiné à augmenter sensiblement l’approvisionnement de l’Empire du Milieu en gaz russe. 50 milliards de mètres cubes de gaz, c’est à peu de choses près la capacité de transport du gazoduc Nord Stream 1, qui avec son jumeau Nord Stream 2 a été la cible d’une attaque en septembre dernier. Fortement endommagé, ce gazoduc pesait à lui seul le tiers des exportations de gaz russe vers l’Union européenne en 2021.
«Les entreprises russes sont en mesure de répondre à la demande croissante de l’économie chinoise en matière d’énergie», a assuré Vladimir Poutine, annonçant une «offre cumulée d’au moins 98 milliards de mètres cubes» à l’horizon 2030 et «plus 100 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié». «En un an, le volume de nos échanges a augmenté de plus de 30%», s’est félicité le maître du Kremlin, fixant l’objectif d’atteindre la barre des 200 milliards de dollars.
Asie-Pacifique : l’OTAN «sape la paix et la stabilité régionale» Les deux chefs d’Etat ont également abordé les questions sécuritaires, en particulier les agissements des Occidentaux aux frontières russes et en Asie-Pacifique. Xi Jinping et Vladimir Poutine se sont ainsi dits «très préoccupés par le renforcement grandissant des liens entre l'OTAN et les pays de la région Asie-Pacifique concernant les questions militaires et celles de la sécurité», accusant l'Alliance atlantique de «saper la paix et la stabilité régionale».
«Nous sommes toujours pour la paix et le dialogue», a souligné le président chinois, réitérant que son pays, «guidé constamment par les principes de l'ONU», demeurait favorable à un «règlement pacifique» du conflit en Ukraine. Vladimir Poutine a toutefois affirmé ne pas voir de «disposition» des autorités ukrainiennes à trouver une issue au conflit en Ukraine sur la base de ce plan de paix proposé par Pékin. Les Etats-Unis, menace pour la sécurité mondiale «Nous estimons que de nombreux points du plan de paix proposé par la Chine [...] peuvent servir de base pour un règlement pacifique, quand ils y seront prêts, à l'Occident et à Kiev. Toutefois, nous n'observons pas pour l'heure une telle disposition de leur côté», a ainsi déclaré le président russe. Enfin, dans une déclaration commune, les deux chefs d’Etat ont également réaffirmé qu’une guerre nucléaire ne devait «jamais être déclenchée». Dans ce document, Xi Jinping et Vladimir Poutine font part de leurs inquiétudes quant aux «activités militaires biologiques des Etats-Unis, menées sur leur territoire national et au-delà». Des Etats-Unis que les deux dirigeants accusent de «saper» la sécurité mondiale, en cherchant à déployer des missiles dans plusieurs pays du monde afin de «conserver un avantage militaire unilatéral».
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