Manuel Valls, nouveau ministre des Outre-Mer, promet "l'engagement total de la nation" pour Mayotte.
Il évoque le sort de Mayotte, la reconstruction à venir, et son retour en politique après des années d'exil plus ou moins volontaire.
C'est l'un des retours surprises de ce gouvernement annoncé juste avant Noël par François Bayrou, et le même jour qu'un deuil national pour Mayotte, ravagée par un cyclone et toujours dans une profonde détresse. Un décalage qui a beaucoup choqué, ce que dit comprendre le nouveau ministre d'État Manuel Valls. "J'ai en tête les mots de la députée Estelle Youssouffa qui était sur votre antenne hier matin, avec des mots durs, des mots poignants. Moi je comprends, le Premier ministre l'a dit aussi hier soir, toutes les colères, la détresse profonde, la peur de nos compatriotes mahorais. La seule chose que je puisse vous dire, c'est que je vais être au travail dans quelques heures, après la passation de pouvoir au ministère des Outre-Mer, avec une seule idée : la reconstruction..."
Il souhaite répondre ainsi à ceux qui considèrent que "tout le monde s'en fout" de Mayotte et des Outre-Mer en général. "Les ministres de l'Intérieur, des Outre-mer, de la Défense sont allés sur place, le chef de l'État aussi. Très vite, je n'ai pas la date encore, mais nous irons évidemment avec le Premier ministre. Mais c'est vrai, et pas seulement pour Mayotte, que quand éclatent les émeutes, quand s'abattent les cyclones et les tempêtes, les territoires ultramarins se rappellent à l'Hexagone. Et quand se calment les fièvres, sociales ou économiques, et que passent les tornades, ces territoires retombent dans l'oubli. Mais le choix qui a été fait par François Bayrou et Emmanuel Macron, le fait que ce soit un ministère d'État, c'est peut-être le signe, la réponse à cette détresse et à ce scepticisme. Le sens de la journée de deuil, c'est l'engagement total de la nation."
"Vous pensez qu'on peut continuer à se diviser [dans le contexte de crises] ?"
Manuel Valls répond également à la question de la légitimité de ce nouveau gouvernement, composé de représentants politiques dont le camp a été battu aux dernières législatives anticipées, quand ils n'ont pas été battus personnellement aux élections, comme il l'a été en 2022. Lui assure que sa légitimité vient de "son expérience et son engagement". "Moi j'aime les défis, j'aime prendre des risques. Vous savez, la vie ce sont des réussites et surtout des échecs : on apprend aussi beaucoup de cela, avec le recul nécessaire. Moi je suis frappé d'une manière générale par le climat de violence, d'hostilité à l'égard des responsables politiques, mais parfois aussi entre les français, d'insultes... Je ne suis pas venu là pour régler des problèmes politiques, je suis là pour m'occuper de ces territoires ultramarins qui ont besoin d'un gouvernement totalement engagé, d'un État fort et d'une république partout."
Il répond également à Xavier Bertrand, qui a refusé d'entrer dans un gouvernement formé "avec l'aval de Marine Le Pen". Comme le gouvernement Barnier, le gouvernement Bayrou est-il dans la main du RN ? "Je n'ai aucun doute sur François Bayrou que je connais depuis des années. Je n'ai aucun doute sur François Rebsamen, sur Élisabeth Borne, je connais l'engagement républicain de Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et je pourrais continuer ainsi... Et je n'ai aucun doute sur la responsabilité de chaque formation politique, de chaque parlementaire, de chaque député..."
Comme François Bayrou et Michel Barnier avant lui, le nouveau ministre joue également sur la menace d'un chaos politique si on ne les laisse pas gouverner. "Vous pensez qu'on peut continuer comme ça ? Faire tomber le gouvernement ? Dans un moment où il y a une guerre en Ukraine, avec les risques économiques et sociaux que nous connaissons, la vague d'antisémitisme qui a submergé le monde occidental après le 7 octobre 2023, l'urgence Mayotte. Vous pensez qu'on peut continuer à se diviser ?"
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