Dans le cadre de la XXIVème journée régionale de psychiatrie en milieu pénitentiaire .
Par Marc RENNEVILLE
Historien des sciences
Directeur de Criminocorpus, CNRS, Paris
La présence, dans les prisons, d’un nombre important de personnes atteintes de psychoses pose un défi majeur à l’institution judiciaire, à l’administration pénitentiaire, et aux soignants qui y travaillent. Mise en lumière régulièrement par les médias, ainsi que par les rapports de visite ou d’inspection des diverses autorités de contrôle, cette réalité semble devenir de plus en plus problématique.
Qu’en était il dans les prisons à d’autres périodes de notre Histoire ?
Comment étaient « gérées » jadis, ou prises en charge, les populations de criminels aliénés ou de délinquants fous ?
Il est légitime de s’interroger sur les possibilités de soigner la psychose, autrefois définie comme « pathologie de la liberté », dans un lieu tel que la prison. Les soignants doivent faire preuve de beaucoup d’imagination, et de persévérance, pour tenter de lutter contre le phénomène de « suraliénation » : l’enfermement a parfois des effets dévastateurs sur la psychose, l’aliénation « sociale » liée à l’environnement carcéral, venant se surajouter à l’aliénation psychopathologique pour en modifier l’expression. Comment penser alors des dispositifs de soins qui permettent le retour
à la liberté, dans tous les sens du terme ?
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