Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes publié en 1857. Avec lui, Baudelaire a été accusé de menacer la moralité publique. Les Fleurs du Mal se distingue de tous les volumes de poésie qui l’ont précédé tant par l’ampleur de l’ambition de Baudelaire que par l’exploration inébranlable du soi poétique.
Avant lui, les poètes romantiques du début du XIXe siècle se voyaient souvent comme des visionnaires solitaires, plus solidaires de la nature que de la civilisation moderne. Baudelaire n’a pas eu peur d’explorer tous les aspects de la vie, des hauts idéalistes aux plus sombres des bas, dans sa soif de découverte et de vérité.
Les Fleurs du Mal : résumé
Le titre du recueil, Les Fleurs du mal, nous indique dès le début que les chemins que nous allons emprunter seront loin d’être sûrs. « Fleurs » et « Mal » ne sont pas des termes que l’on trouverait normalement ensemble. En nommant ainsi son travail, Baudelaire signale qu’il nous montrera à la fois les contradictions de l’existence et la beauté que l’on peut trouver dans des choses que la société pourrait normalement trouver immorales ou laides. En utilisant le terme «Mal», il montre également qu’il est prêt à aborder des questions de religion et de spiritualité au cours du livre.
La structure de la collection retrace la quête du poète pour découvrir jusqu’où il peut aller. La première section, et de loin la plus longue, « Spleen et Idéal », reproduit le paradoxe contenu dans le titre général de l’œuvre. Il passera des sentiments d’inspiration céleste à ceux du désespoir le plus sombre.
Dans les sections consacrées à la ville, Baudelaire refuse résolument d’évoquer Paris de manière romancée. Il s’intéresse beaucoup plus au paysage urbain à une époque où une grande partie de Paris était en transition. Nous connaissons maintenant le nom de Georges-Eugène Haussmann comme la personne responsable au milieu du XIXe siècle de la réalisation d’un vaste projet de renouvellement urbain, aboutissant aux beaux et larges boulevards que l’on trouve dans la ville aujourd’hui.
Mais il est parfois facile d’oublier qu’à l’époque où Baudelaire écrivait Les Fleurs du Mal, une grande partie de Paris était un chantier de construction et, au lieu d’imaginer une ville parfaite et complète, Baudelaire a trouvé la poésie dans la saleté et la boue de la ville.
La quête
Et puis, dans les autres sections du volume, le poète passe de la réalité urbaine à la recherche de l’oubli dans la boisson et la drogue. Il se livre à des amours qui se situent en dehors de la morale traditionnelle avant de passer à des poèmes évoquant un sentiment plus général de révolte.
Ah ! Seigneur! donne-moi la force et le courage
De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !
La dernière section nous amène non seulement à la fin de la vie (et du volume) mais aussi à des questions sur ce qui pourrait éventuellement se trouver au-delà de la tombe. Le tout dernier poème, « Le Voyage », répète bon nombre de ces idées, déclarant finalement que nous ne devrions pas nous préoccuper autant de savoir si nous obtiendrons le salut ou la damnation. Mais que nous devrions embrasser la nouveauté de l’inconnu.
Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !
Les Fleurs du Mal : résumé par section
Les Fleurs du mal se composent de plus de 160 poèmes divisés en 5 unités créant 6 cycles.
Il est difficile de résumer brièvement Les Fleurs du mal en raison du grand nombre de poèmes et de leurs thèmes, symboles et images. Nous allons cependant essayer.
Spleen et Idéal
Cette section, la plus grande du livre, explore les thèmes du spleen, de la mélancolie et de la quête d’un idéal inatteignable.
Plusieurs de ses poèmes les plus célèbres sont dans cette section, dont « Hymne à la Beauté », « La Chevelure », « Harmonie du Soir » et « L’Invitation au Voyage », qui contient le fameux refrain,
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Pour commencer, Baudelaire adresse un poème au lecteur, intitulé à juste titre « Au lecteur ». Il dresse ici une fantasmagorie de péchés, de vices et de créatures monstrueuses qui assaillent l’homme moderne, puis proclame que le pire de tous est l’ennui, qui plus que tout étouffe les désirs de vertu de l’homme.
Dans plusieurs des poèmes d’ouverture, Baudelaire défend la singularité du poète et sa vision. Le poète est un étranger et est incompris (« Bénédiction », « L’Albatros », Les Gitans ») mais a pour tâche d’utiliser le langage pour transmettre des vérités plus profondes (« Les Phares », Correspondances »). Il veut exister dans un état pur (« Elevation ») mais est constamment frustré par ses défauts particuliers et ses penchants pour le vice.
L’une des souffrances de Baudelaire est son obsession pour les femmes, en particulier les femmes sombres, sensuelles, mystérieuses et cruelles. Elles le tourmentent, le remplissant à parts égales de luxure et de haine. Il se dit esclave, rendu insensé u...
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