Partant d’une expérience de la maternité, des défauts intrinsèques de l’être et de l’indéfectible excellence de l’ordinateur, Natalia Almada envisage, sous forme d’essai dystopique, le futur de ses enfants dans un monde technologique. Aimeront-ils les infaillibles machines davantage qu’ils l’aiment elle, leur mère imparfaite ? Entre émerveillement et effroi, des images d’une beauté spectaculaire s’entrelacent – l’océan traversé par la fibre optique, la forêt en proie aux braises, les serres automatisées, ou les yeux d’une chouette réagissant à la lumière –, rendant compte d’un monde où la technologie surgit dans les moindres recoins, où les écrans ponctuent le quotidien des enfants, où la nature « parfaite », contrainte, devient terrifiante – une approche parfois réminiscente de celle de Nikolaus Geyrhalter. Sensoriel et profondément lyrique, Users parvient à exprimer l’intime et l’irracontable, et élargit le discours à une dimension immanquablement plus vaste et contemporaine du point de vue sociétal. Se tenant à distance résolue de toute ambition pédagogique, la cinéaste livre un film personnel puissant, dont les séquences visuellement saisissantes marqueront longtemps la mémoire.
Starting from an experience of motherhood, the intrinsic flaws of the human and the unfailing excellence of the computer, Natalia Almada envisages, in the form of a dystopic essay, her children’s future in a technological world. Will they love the infallible machines more than they love her, their imperfect mother? Somewhere between shock and awe, images of spectacular beauty are intertwined—the ocean crossed by fibre optic cables, the forest in the grip of embers, automated greenhouses, or the eyes of an owl reacting to the light—, giving an account of a world where technology crops up in every nook and cranny, where screens punctuate children’s daily lives, where “perfect” nature, constrained, becomes terrifying—an approach at times reminiscent of that of Nikolaus Geyrhalter. Sensorial and deeply lyrical, Users succeeds in expressing the intimate and the unspeakable, and broadens the discourse to an inevitably wider and socially contemporary perspective. Resolutely distancing herself from any pedagogical ambition, the filmmaker delivers a powerful personal film, the visually striking sequences of which will long remain ingrained in the memory.
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