[Exposition] "Un cliché contre des clichés : ingénieures, un métier au féminin pluriel" - Caroline Bouteloup
Diplômée de l’École nationale des ponts et chaussées (2010)
Responsable Division Rénovation au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)
« J’ai constamment l’impression d’apprendre »
Comment améliorer la qualité des bâtiments existants et réduire leur impact sur l’environnement ? Avec quels outils ? Quelles innovations ? En mobilisant quels acteurs ? C’est sur ces questions essentielles que Caroline travaille avec son équipe, au sein du Centre scientifique et technique du bâtiment. « Travailler dans le bâtiment, se demander comment faire bouger les choses, c’est stimulant ! C’est un secteur en pleine transformation qui fait face à de nombreux défis : le changement climatique, les changements d’usages, l’environnement, l’énergie, et qui touche tout le monde ! C’est très concret et on sait à quoi on sert, faire que les gens vivent mieux » Missions variées, équipe formidable : Caroline aime tout dans son métier : « Il y a tellement de choses à faire, avec des gens passionnés et passionnants. »
Pour aller plus loin
Ingénieure, c’était par choix ?
Pas complètement. J’étais bonne élève donc je me suis orientée vers une classe préparatoire. Mais je ne savais pas vers quelles spécialités aller. C’est en voyant une photo du viaduc de Millau sur la plaquette de l’École nationale des ponts et chaussées que j’ai voulu intégrer cette école. Avec le recul, je devais avoir la fibre ingénieur depuis longtemps mais je ne le savais pas : petite, je démontais mes jouets pour voir ce qu’il y avait dedans et comprendre comment ils fonctionnaient ! Mais ce n’est qu’une fois à l’Ecole, grâce aux cours, que je l’ai compris ! Comme quoi, les choses n’arrivent pas par hasard.
Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?
L’écologie est un thème qui me tient à cœur et je suis également très attachée aux lieux, aux bâtiments, ceux où j’ai vécu comme ceux que je trouve beaux. C’est donc vers là que je me suis dirigée. J’ai travaillé dans plusieurs bureaux d’études axés sur la performance environnementale et énergétique des projets. J’étudiais des sujets comme la gestion de l’eau, l’éclairage naturel, puis également les installations de génie climatique, pour finalement être cheffe de projet tous corps d’état… Ensuite j’ai intégré le CSTB car je voulais prendre du recul et intervenir davantage en amont des décisions. Mon entité est spécialisée sur les questions de rénovation de bâtiments. Notre but ? Aider à réduire les émissions de CO2 du parc existant et les factures énergétiques des habitants et maitres d’ouvrages. Nous conseillons les collectivités, les entreprises, etc. en leur donnant les démarches et les outils pour bien faire les choses. Nous réalisons aussi des études pour les Ministères. Nous sommes parfois aussi sur le terrain, à poser des capteurs, faire des analyses ou interviewer les usagers. C’est très riche !
L’avantage d’une formation d’ingénieur pour vous ?
Cela apprend à apprendre, à faire le tri entre ce qui est important ou critique et ce qui l’est moins. Et surtout cela ouvre la porte à tous les métiers. On a ensuite toute liberté de choisir sa spécialité et d’aller vers les sujets et environnements de travail qui nous plaisent. On peut facilement trouver un travail et choisir son rôle : devenir spécialiste sur un domaine particulier, manager d’équipe, gérer des projets… Et on peut également beaucoup plus facilement changer de voie si on en a envie !
Le bâtiment, c’est un métier pour les femmes ?
Il y a des progrès mais c’est vrai que c’est encore un secteur avec beaucoup de « métiers d’hommes ». Ceci dit, pour les femmes, une fois qu’on a montré ses compétences, alors tout se passe plutôt bien. Les relations sont mêmes plus simples, plus apaisées. Les femmes dans le bâtiment, cela apporte un vrai plus ! Et pas seulement dans le bâtiment. On vit une période pleine de défis. On a besoin de scientifiques pour y répondre. Il faut changer les choses sur le plan technique, mais aussi changer nos habitudes, nos manières de faire, de travailler ensemble. Et là en particulier, les femmes ont une carte à jouer car elles sont souvent plus ouvertes à la discussion, à la collaboration, plus sensibles à ces questions, plus inspirantes. C’est important pour le monde de la science qu’elles s’engagent.
Cette exposition est soutenue et financée par la Fondation des Ponts et ses donateurs & donatrices. Le projet bénéficie également de l’appui de Ponts Alumni, l’association des diplômés/diplômées de l’École.
Photographe © François Le Guen
Lieu de la photographie : CSTB, Champs-sur-Marne
Rédaction © Lucile Heuzé
Réalisation et conception © Direction de la communication de l’ENPC
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