Au bord des lacs et des étangs, les grandes étendues de roseaux forment un monde un peu à part. Il est difficile d'y pénétrer à cause de l'eau et de la vase et il est impossible d'observer quoi que ce soit depuis le bord. Le retour de roseaux est trop épais et trop serré.
C'est d'ailleurs pour ça que certains animaux amateurs de tranquillité ont choisi de s'installer dans ces roselières. Bien à l'abri des regards, ils ne sont pas dérangés.
Dès que l'on réussit à se glisser au milieu des roseaux coupants, la première surprise est d'y trouver des nids de toutes sortes, parfois disposés à quelques mètres seulement les uns des autres. Tous appartiennent à des oiseaux d'eau que nous allons essayer de découvrir maintenant.
Ce nid fait de brindilles et d'herbes humides est celui d'un grèbe appelé, savoir pourquoi, le grèbe castagneux. Cet oiseau a l'habitude de recouvrir les œufs qu'ils couvent lorsqu'il part se dégourdir un peu les pattes dans les roseaux.
En fait c'est sans doute une ruse pour cacher les œufs. Il faut dire que certaines voleuses comme les pies ou les corneilles n'hésiteraient pas à venir les gober !
Il suffit de rester cacher quelques minutes dans les roseaux pour voir revenir de promenade le grèbe qui s'installe à nouveau pour couver.
Pendant qu'il couve, notre grèbe guette sans arrêt et au moindre bruit, il recouvre rapidement ses œufs, avant de filer discrètement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de danger.
Les roselières abritent aussi une deuxième espèce de grèbe, qui s'appelle le grèbe huppé. Celui-ci construit un nid qui ressemble à celui de son cousin le grèbe castagneux, seule différence...il flotte !
Le grèbe huppé et le grèbe castagneux élèvent leurs petits de la même manière. Les poussins ont l'habitude de se faire transporter sur le dos de leurs parents, bien au chaud entre les plumes. Il faut savoir s'accrocher si l'on ne veut pas glisser !
ce genre de petit incident n'a pas l'air d'inquiéter la mère qui doit savoir que son petit aura vite retrouver ses plumes tout seul comme un grand.
A deux pas de là, un couple de cygnes s'est installé. Leur nid est fait d'un énorme tas de roseaux secs, que les oiseaux ont entassés.
Au centre la femelle a aménagé une coupe pleine de plumes et de duvets dans lesquels elle a pondu ses œufs. Elle les couvera seule pendant plus d'un mois. Son compagnon, lui, surveillera les alentours et la défendra.
Un oiseau beaucoup plus difficile à voir que les cygnes vit également dans les forêts de roseaux. Il a un chant très bizarre.
Ah ! Le voilà...C'est un râle d'eau. Il a fallu guetter plusieurs jours pour arriver à le surprendre, il est tellement méfiant !...Il ne se montre pratiquement jamais et passe son temps à se faufiler au ras de l'eau, en nageant ou en s'agrippant aux roseaux, pour chercher de la nourriture.
Mais on ne peut quitter la roselière sans rendre visite à un petit oiseau, la rousserolle effarvate, qui ne pourrait vivre ailleurs qu'ici. C'est en effet sur les tiges des roseaux et uniquement là qu'elle installe son nid.
Celui-ci est merveilleusement tissé, solidement attaché et capable de résister aux coups de vent les plus violents, qui ne manqueront pas, tu l'imagines, de faire plier les roseaux.
Comme le râle d'eau, les rousserolles restent en général cachés dans les roseaux. Seul le mâle s'aventure de temps en temps en haut des roseaux en chantant.
Dès que les jeunes rousserolles sont nées, leurs parents commencent à les nourrir, d'abord avec de toutes petites bouchées d'insectes chassés près du nid, et déposés délicatement au fond de leur bec.
Un des parents quand il ne nourrit pas, reste sur le nid pour réchauffer ses petits dont le corps n'est pas encore recouvert de duvet.
C'est avec la rousserolle effervate que se termine notre exploration ! Mais la roselière cache encore bien d'autres secrets que nous te ferons peut-être découvrir une prochaine fois.
Réalisateur : Macchioni, Jean-Philippe
Collection Naturimages
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