LA CATHÉDRALE GOTIQUE DE CLERMONT
Après la bataille de Gergovie en l'an 52 avant Jésus Christ, entre les Romains et les Gaulois commandés par Vercingétorix victorieux, et après avoir été vaincu et fait prisonnier à Alexia, les Romains conquirent la Gaule. Et Augusto-Nemetum fonda la ville que plus tard s'appellera Clermont.
Au sommet de la ville, sur une plateforme, se trouvait le centre religieux et politique d'Augusto-Nemetum, et après que la ville fut évangélisée vers l'an 257 par Austremoine, son premier évêque, l'église chrétienne d'Auvergne ne tarda pas à y établir aussi le siège de son gouvernement
À l'emplacement de la cathédrale actuelle, Saint Namace, un évêque de la cité des Arvernes, fit bâtir en 450 une basilique, qui fut détruite par Pépin le Bref en 760. Un second édifice construit à partir de 764, fut détruit par les Normands en 915.
L'évêque Étienne II, fit bâtir un troisième édifice, une cathédrale romane, qui fut consacrée en 946.
Sur la place, dite autrefois « de derrière Clermont, » (la place de la Victoire), sur une fontaine se trouve la statue du Pape Urbain II, rappelant ainsi sa venue à Clermont en 1095, accompagné des trois cents évêques du concile pour prêcher la première croisade.
Au milieu du treizième siècle, l'évêque de Clermont, Hugues de La Tour du Pin, songea à démolir sa cathédrale romane, vieille de trois cents ans, pour la reconstruire plus grande et plus belle.
Le remplacement des voûtes en berceau des églises romanes, était le grand souci des architectes, à qui l'on demandait des vaisseaux plus larges et plus clairs. À ces besoins nouveaux, le style gothique allait donner la satisfaction la plus complète.
La nouvelle cathédrale, gothique de Clermont, après des longs siècles de construction depuis la pose de sa première pierre, sera enfin achevée..
L'évêque Hugues de La Tour du Pin, en 1248, accompagna le roi Saint Louis à la croisade, où il mourut, mais avant de partir, il avait choisi l'architecte Jean Deschamps pour construire sa nouvelle cathédrale et posé la première pierre.
Son successeur, Guy de La Tour, se conforma fidèlement au souhait de l'évêque, et devint le second fondateur de Notre-Dame de Clermont, et l'architecte Jean Deschamps commença la construction de la cathédrale gothique.
À Clermont, on avait employé jusque-là le calcaire et surtout l'arkose, qui servit à construire Notre-Dame du Port et la cathédrale d'Etienne II. Or, vers la fin du douzième siècle, qui vit tant d'initiatives heureuses se réaliser, on entrevit la possibilité d'avoir recours à d'autres matériaux, qui présentaient d'autres avantages, aux andésites qui s'étendaient au-dessus de la plaine de la Limagne, mais s'étaient des masses difficiles à entamer avec les outils dont on en disposait.
Puis, la fabrication et le commerce des outils d'acier, permit enfin, dans le premier quart du treizième siècle, de s'attaquer à ces laves si résistantes.
La pierre extraite des laves, va servir à la construction de la nouvelle cathédrale, des églises, et des nombreux bâtiments à Clermont, remarquables par leur aspect sombre, mais capables de résister aux intempéries durant des siècles.
Sur les toits de la cathédrale sont disposées un nombre important de gargouilles destinées à rejeter l'eau des toitures, les unes au premier rang, attachées à la couronne des chapelles de l'abside, les autres au sommet des contreforts, terminent la longue pente des arcs-boutants, toutes élancées vers le vide. La bouche béante ou convulsée par l'effroi. Figures humaines ou invraisemblables monstres, amalgame de quadrupèdes, d'oiseaux et de reptiles.
Lors du voyage qui fit Napoléon III, à Clermont en 1862, l'évêque Mgr Féron, obtint la promesse formelle de l'empereur, « que le gouvernement impérial prêterait son concours le plus actif à l'achèvement de la cathédrale. »
Viollet-le-Duc, savant archéologue, bien vu par l'empereur, pris la direction des travaux pour compléter le chef-d'œuvre des Deschamps. Les travaux se poursuivirent durant plus de vingt ans.
Mgr Féron bénit la première pierre le 6 août 1866, et à Noël de l'année 1874, la nef fut livrée au culte et les deux flèches posées au sommet furent terminées pour la fête de l'Assomption de 1884. Le perron et l'escalier d'accès rue des Gras, furent terminés en 1902, sous la direction de l'architecte de Boudot, qui remplaça Viollet-le-Duc tombé en disgrâce.
Pour plus de renseignements, voir les revues de : -L'auvergne Littéraire, Artistique et Historique- Et les archives de Clermont.
Raoul ROS 2012
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