Paroles :
Monsieur le Président
Mon Dieu que ça fait drôle de t'appeler ainsi
Il y a si longtemps, blottie sur ton épaule, je t'appelais "Chéri"
Lorsque dans les journaux j'ai vu ton air funèbre
J'ai repensé soudain
Au charmant jouvenceau qui n'était pas célèbre
Mais qui dansait si bien, si bien, si bien
Qu'encore maintenant malgré ta renommée
Et malgré les années
Avec plaisir je m'en souviens, souviens
Par hasard devant moi lorsque quelqu'un évoque
Tes succès d'orateur
Je ris car je revois une certaine époque
Où très mauvais causeur
Souvent tu préférais dans un douillet silence
Laisser parler tes mains
Alors tu ignorais ce qu'était l'éloquence
Mais t'embrassais si bien, si bien, si bien
Qu'encore maintenant, malgré ta renommée
Et malgré les années
Je m'en souviens, souviens
L'autre soir je t'ai vu près d'un parlementaire
En habit d'apparat
Et moi qui t'ai connu en tenue plus légère
Je n'en revenais pas
Mais sous ta distinction et sous ta redingote
J'ai revu sur le champ
Un tout jeune dragon qui m'appelait "Son p'tit pote"
Et qui était si grand, si grand, si grand
Au point que maintenant, malgré ta renommée
Et malgré les années
J'y pense en rigolant souvent, souvent
Quand l'un de tes élus te parle de la chambre
Ne te souviens-tu pas
De celle qui connut rue du Quatre septembre
De plus joyeux débats
Avant de te choquer de ces quelques paroles
Repense à l'étudiant
Qui jadis se moquait pas mal du protocole
Mais qui m'aimait tellement, tellement, tellement
Qu'encore maintenant, malgré ta renommée
Et malgré les années
J'y pense en frissonnant de temps en temps
Tu peux dicter des lois, faire de glorieux voyages
Et tenir tête aux Grands
Tu ne seras pour moi, en dépit des hommages
Que mon premier amant
Pardonne, si tu peux, la trop bonne mémoire
Et les mots trop précis
De celle qui ne se reconnaît qu'une gloire
T'avoir beaucoup chéri, chéri, chéri
Au point que quand je dors, je crois parfois t'entendre
Avec ta voix si tendre
Me murmurer encore "Dis oui, dis oui !"
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