Paris, rentrée littéraire 1990.
On pourrait croire que le prix Goncourt récompense le seul mérite d’un livre. Ô naïveté, les arcanes de l’édition ne fonctionnent pas sur des critères aussi élémentaires. C’est oublier les intérêts économiques, les rivalités, les ambitions, de sorte que les jurés furent soulagés de s’offrir une année blanche en attribuant leur prix à un innocent n’ayant rien à voir avec le milieu (on raconte qu’il vend des journaux dans un kiosque du 19e arrondissement de Paris), qui plus est auteur d’un livre paru aux très austères et très chics Éditions de Minuit.
Tout d’abord spectateur, venant d’une époque où ce genre de récompense n’entrait pas dans ses vues, l’auteur assiste depuis la rue de Flandre à cet étrange ballet de journalistes, de curieux, de rumeurs, sans se sentir vraiment concerné. Le moment venu, ce ne sera pas aussi simple.
Jean Rouaud est né le 13 décembre 1952 à Campbon, Loire-Inférieure. Études de lettres, travaux précaires, un temps billettiste à la une du quotidien nantais L’Éclair. Renvoyé. Départ à Paris et pendant sept ans, vente de journaux. Parution en 1990 des "Champs d’honneur" qui obtient le prix Goncourt. Ce que raconte "Comédie d’automne", sixième et dernier épisode, après "Kiosque", de « La vie poétique ». Parallèlement, développe un autre cycle, « La pensée magique », qui tente de mettre à jour les invariants parvenus depuis la préhistoire jusqu’à nous : "La splendeur escamotée de frère Cheval", "L’avenir des simples", "Qui terre a, guerre a".
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