Delphine, une femme noire d'une beauté imposante et d'un regard qui irradiant de force, savait bien que pénétrer dans un centre commercial de luxe n'était pas une tâche simple. Depuis son enfance, elle avait appris que la couleur de sa peau faisait souvent que les autres la regardaient avec méfiance. Mais elle ne permettait pas que cela l'arrête. Marchant la tête haute et un sourire subtil sur le visage, elle traversa les portes en verre du centre commercial, son reflet scintillant un instant avant de disparaître dans l'intérieur grandiose du lieu.
Les magasins aux vitrines éclatantes exposaient des pièces qui semblaient tout droit sorties d'un rêve. Chaque détail, des mannequins élégamment habillés à la musique douce qui remplissait l’espace, était conçu pour créer une sensation d’exclusivité. Delphine appréciait cela, mais ne se laissait pas intimider. Elle savait qui elle était et ce qu’elle cherchait.
De l'autre côté du centre commercial, le juge Antoine était également arrivé avec sa femme Héloïse. Antoine était un homme d'âge moyen, avec une posture qui semblait dégager de l'autorité. Il portait un costume bien ajusté, mais ses yeux avaient une froideur calculée. Héloïse, quant à elle, arborait des bijoux voyants et une expression de supériorité qui ne dissimulait pas son impatience. Ils étaient là pour un objectif similaire à celui de Delphine : choisir des tenues pour un mariage, bien que leurs motivations différaient. Tandis qu'Héloïse était concentrée sur l'apparence, Antoine voyait l'occasion comme une autre opportunité de démontrer son pouvoir et son influence.
Les chemins de Delphine et Antoine se croisèrent pour la première fois dans la boutique de luxe. Delphine était concentrée sur une robe bleu profond lorsqu'elle remarqua le regard d'Antoine posé sur elle. Ce n'était pas un regard de curiosité, mais quelque chose qu'elle connaissait bien : le jugement silencieux et froid qu'elle avait souvent affronté au cours de sa vie. Il l’évaluait, non pour ce qu’elle était, mais pour ce qu’il supposait qu’elle pouvait être.
Un murmure tranchant s’échappa des lèvres d'Antoine lorsqu’il s’adressa à Héloïse :
— Regarde ça… Ils laissent n'importe qui entrer ici maintenant.
Delphine entendit, pas clairement, mais suffisamment pour ressentir le poids des mots, même si elle ne comprenait pas totalement leur gravité. Elle choisit de l'ignorer.
Héloïse leva les yeux paresseusement et suivit la direction du regard de son mari. En apercevant Delphine, elle poussa un petit soupir, comme si elle savait déjà ce qu'Antoine voulait dire. Il n’était même pas nécessaire qu’elle soit d’accord explicitement ; son silence condescendant suffisait.
— Ne t'en mêle pas, mon cher. — répondit Héloïse d’un ton léger, mais rempli de mépris. — Ce genre de choses arrive dans des endroits comme ça.
Antoine acquiesça, mais quelque chose en lui semblait incapable d’ignorer la présence de Delphine. Il y avait un ardent désir dans son cœur, une impulsion incontrôlable de réaffirmer sa supériorité dans cet environnement. Il continuait à lui jeter des regards furtifs, de plus en plus convaincu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Comment une femme noire osait-elle être ici, dans cet espace qu’il considérait comme réservé aux gens de son cercle ? Le simple fait qu'elle semble si à l'aise dans ce lieu était, pour lui, une insulte.
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