Le gouvernement n’y avait pas été confronté depuis 1980 : deux motions de censure, provenant de droite et de gauche, ont été déposées dans le cadre de l’affaire Benalla. L’exécutif fait face à cette ultime attaque de l’opposition cet après-midi à l’Assemblée nationale. Dénonçant "l’incapacité du gouvernement à exercer ses responsabilités et pouvoirs institutionnels", Les Républicains sont les premiers à avoir utilisé cette arme parlementaire. A gauche, le PS, la France Insoumise et le PCF ont signé le dépôt de la motion d’une même voix. Un dernier recours pour obtenir les explications du gouvernement face à "l’obstruction" de la majorité lors de la Commission d’enquête. Les oppositions ont choisi de déposer deux motions distinctes pour réaffirmer l’existence de la droite et de la gauche. Mais ces deux motions de censure semblent perdues d’avance, les élus de LREM étant majoritaires dans l’hémicycle. Si elles n’ont aucune chance d’aboutir à la chute du gouvernement, elles offrent néanmoins une tribune à l’opposition qui pourra débattre longuement avec le Premier ministre Edouard Philippe.
Alors que les auditions se sont terminées de façon explosive à l’Assemblée Nationale la semaine dernière, l’enquête continue calmement dans la Commission du Sénat présidée par Philippe Bas. Christophe Castaner, le délégué général de LREM, a répondu ce matin à plusieurs questions. Il a d’abord rappelé avoir été au courant des violences place de la Contrescarpe dès le 2 mai, puis a justifié la sanction à l’encontre de Vincent Crase, employé de LREM. Pour démêler l’affaire, le Sénat a prévu d’étaler son travail d’enquête sur six mois et les auditions reprendront à la rentrée. Alexandre Benalla a d’ailleurs manifesté sa volonté de s’exprimer devant la Commission. Alors qu’il avait exclu de l’auditionner, Philippe Bas a finalement annoncé "une discussion interne avec les rapporteurs pour voir ce qu’il convient de faire à la rentrée".
Après l’affaire Benalla, Emmanuel Macron va-t-il mettre en application le "spoil system" qu’il avait promis pendant sa campagne ? Ce système à l’américaine lui permet de placer des personnes "loyales" autour de lui et de garder le contrôle sur la haute administration. Si elle n’a été réalisée qu’en partie, cette promesse de changer ou non "l'intégralité des postes de direction dans la fonction publique" pourrait voir le jour avec la réforme de l’administration, prévue pour la rentrée. Pour éviter de "nouveaux dysfonctionnements" après le scandale Benalla, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, travaille déjà sur la réorganisation du Palais présidentiel.
Quel impact auront les motions de censure sur le gouvernement et l’opposition ? Que révèlent les dernières auditions de la Commission au Sénat ? Le "spoil system" souhaité par Macron sera-t-il mis en place ?
Invités :
Christophe BARBIER - Editorialiste à l’hebdomadaire L’Express
Jérôme FOURQUET - Directeur du département opinion de l'Institut de sondages IFOP
Tristan QUINAULT-MAUPOIL - Journaliste politique au Figaro
Ivanne TRIPPENBACH - Journaliste politique au journal L’Opinion
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Pas un événement important qui ne soit évoqué, expliqué et analysé dans C dans l’air.
Tout au long de la semaine, les deux journalistes donnent les clés pour comprendre dans sa globalité un événement ou un sujet de première importance, en permettant aux téléspectateurs d'intervenir dans le débat ou de poser des questions par SMS ou Internet. Caroline Roux est aux commandes de l'émission du lundi au jeudi et Axel de Tarlé prend le relais le vendredi et le samedi.
Diffusion : tous les jours de la semaine à 17 h 45
Rediffusion : tous les jours de la semaine à 22 h 30
Format : 65 minutes
Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé
Réalisation : Pascal Hendrick, Jean-François Verzele et Jacques Wehrlin
Production : France Télévisions/Maximal Productions
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