La Conversation scientifique : Podcast Par Etienne Klein
Le merveilleux ne peut-il pas se montrer tout nu, se révéler dans sa version brute ? Ne peut-il pas jaillir directement du monde pour nous percuter littéralement (à la condition, bien sûr, que nous nous tenions aux aguets) ?
Avec
Sylvain Tesson Ecrivain
Un jour, Hegel a doctement posé cette sentence : « Nous croyons pouvoir affirmer que le beau « esthétique » est supérieur au beau « naturel », parce qu’il est un produit de l’esprit. L’esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et, par conséquent, à l’art ». En clair, il faudrait considérer que la beauté, la vraie beauté, présuppose toujours une médiation par l’esprit : elle serait le résultat d’une production dont nous serions pour partie les agents par l’entremise de notre esprit. La beauté véritable ne serait pas une donnée du monde, mais chaque fois le fruit d’un travail d’artiste. Et les artistes, ce serait nous.
Mais est-ce bien ainsi que les choses se passent ? Le merveilleux ne peut-il pas aussi se montrer tout nu, se révéler dans sa version brute ? Ne peut-il pas jaillir directement du monde pour nous percuter littéralement (à la condition, bien sûr, que nous nous tenions aux aguets) ?
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