Pour une prise en charge préventive de la maladie d’Alzheimer, par Bruno DUBOIS (Centre des Maladies Cognitives et Comportementales et Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer (IM2A), Hôpital de la Salpêtrière, APHP. Centre National de Référence des « Démences Rares »)
Les démences, et la maladie d’Alzheimer (MA) en particulier, vont devenir de plus en plus un enjeu de santé publique. Trois données importantes peuvent modifier le poids de ces pathologies : 1) chez les jeunes adultes, de simples mesures d’hygiène de vie (contrôle de facteurs de risque vasculaire, activité physique et stimulation cognitive) ont un impact favorable sur un déclin cognitif ultérieur ; 2) chez des sujets âgés à risque, ces mêmes dispositions retardent l’entrée dans la maladie; 3) enfin et pour la première fois, un anticorps anti-amyloïde aurait montré un effet significatif sur l’évolution de la MA chez des patients au stade débutant. Il est donc essentiel de développer une offre de soins permettant d’agir sur la maladie le plus tôt possible, fondée sur : i) des algorithmes prédictifs pour déterminer chez les sujets sans symptômes spécifiques ceux qui seront à risque de développer une pathologie dégénérative ; ii) le renforcement des activités de prévention dans les 450 centres mémoire de proximité disponibles en France et les 26 CM2R (centres mémoire de ressources et de recherche) ; iii) la transformation de quelques centres experts en cliniques de prévention de la démence avec les objectifs suivants : tester les mesures de prévention, initier des programmes d’éducation thérapeutique multi-domaine et les valider, répondre à la demande de sujets inquiets en déterminant, à l’aide des algorithmes, le niveau de risque qu’ils ont de déclarer une MA. On pourra ainsi se préparer à faire bénéficier précocement les uns et les autres des traitements pharmacologiques susceptibles d’exister.
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