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Chaque matin à 8h00, seul, il célèbre la messe en pensant à chacun de vous.

Voici en guise de méditation, le texte de l'homélie du Père Michel Sarliève pour ce
5ème dimanche de carême de l'année A : La résurrection de Lazare

La mort du chrétien est à la fois douloureuse car elle implique une séparation d’avec un être cher et un mystère d’espérance et de paix pour ceux qui croient en la résurrection.
Qui que nous soyons, nous avons été ou sommes affrontés à ce tiraillement. Les évènements de ces derniers jours ajoutent encore à notre douleur Nous savons combien il est difficile de se séparer de quelqu’un que l’on a aimé et qui nous a aimés. Ce moment est dur et révoltant. En même temps, notre foi nous fait entrevoir une espérance. Mais la peine et la peur nous font souvent crier vers le Seigneur : « si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » A, Dieu, si tu étais là, si tu existais, la souffrance et la mort ne viendraient pas briser notre vie.
Marthe et Marie ont eu cette première réaction de révolte. Et le Christ, loin de les rabrouer, entend ces paroles qui retentissent de leur cœur. Lui-même, nous est-il dit, va être secoué d’une profonde émotion et va pleurer.
Mais il ne va pas en rester là, Jésus veut faire grandir la foi chez ses amis, il veut susciter l’espérance.
Marthe va manifester une confiance peu ordinaire : elle ne doute pas qu’il aurait pu, s’il avait été là, préserver son ami de la mort.
Plus encore : « je sais que tout ce que tu demanderas, Dieu te l’accordera «
Jésus, dans ce dialogue, va faire profession de foi : »Je suis la résurrection et la Vie », crois-tu cela ?
«Oui, Seigneur, je crois que tu es le messie – le fils de Dieu- Celui qui vient dans le monde »
Face au tombeau, Jésus se présentera sous ce double visage de l’ami attristé et contrit par la mort de son ami : »voyez comme il l’aimait » et visage du Fils de Dieu qui ne fait qu’un avec le Père.
« Viens dehors » et ce sera le miracle : Jésus va ramener Lazare à son existence terrestre.
De cet Evangile, je retiens parmi bien d’autres, deux questions, deux pistes de réflexion :
La première concerne les miracles dans l’Evangile. Souvent, ils sont cause de division entre ceux qui suivent Jésus et se convertissent et ceux qui s’enferment encore davantage dans leur refus de reconnaître en Jésus le Christ.
Ce récit de la réanimation de Lazare nous montre à quel point, ce n’est pas le miracle qui suscite la foi mais la foi suscitée par Jésus qui permet le miracle.
Il s’agit pour nous, seulement, d’être assez disponibles, assez ouverts pour être assez attentifs à tous les signes que le Seigneur nous donne.
Sommes-nous comme les pharisiens dont l’entêtement et la mauvaise foi les conduit à voir en Jésus un gêneur.
Sommes nous comme Marie et Marthe, la samaritaine, l’aveugle né assez croyants pour voir dans notre monde celui qui se présente comme la résurrection et la vie.
Cela n’est pas si simple mais nous appelle surement à plus de simplicité.
Ma deuxième question concerne notre attitude face à la mort. La célébration des obsèques devrait être l’occasion pour les chrétiens que nous sommes et non seulement pour le célébrant seul de manifester ce double mouvement de l’Evangile de ce jour : pouvoir partager l’immense émotion, la peine et la douleur de ceux qui sont frappés de plein fouet par la séparation d’un être cher et pouvoir dire et susciter l’espérance que notre foi nous donne.
Le retour de Lazare à la vie terrestre est un signe qui nous invite à tourner nos regards vers un autre signe, bien plus grand : celui de la croix, celui du Christ pascal, maitre de la mort, maitre de la vie !
La résurrection de Lazare annonce celle de Jésus. Résurrection qui le fait entrer dans le monde de Dieu, le tout proche et le tout autre.
La résurrection de Jésus annonce notre propre résurrection.
A la suite de Marthe et Marie sachons proclamer notre foi en cette vie plus forte que la mort non seulement avec des mots mais par notre manière d’être.

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