Un acte sans précédent dans l’histoire des relations franco-algériennes. Emmanuel Macron a choqué ce lundi en brisant les codes de la diplomatie habituelle, lançant une attaque d'une rare violence contre Alger. Cette rupture intervient dans un contexte où la France, par tradition, adopte une posture de prudence vis-à-vis de son ancien colonisé, l’Algérie. Le cadre de cette prise de position est tout aussi frappant. La conférence annuelle des ambassadeurs, un événement officiel et solennel, n’a pas l’habitude d’accueillir de telles déclarations. Ce choix met en lumière une rupture délibérée avec des décennies de diplomatie discrète, où les désaccords avec Alger étaient réglés en privé.
Le président français a qualifié l’Algérie de "pays qui entre dans une histoire qui la déshonore", des propos d'une grande virulence marquant un tournant dans les relations entre les deux pays. Jamais depuis l’indépendance en 1962 un chef d'État français n’avait osé formuler une telle critique de la politique algérienne. Cette escalade verbale fait suite aux propos du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui qualifiait Boualem Sansal d’"imposteur envoyé par la France", un homme "qui ne connaît même pas son père". Ces accusations ont exacerbé les tensions, et Emmanuel Macron a réagi vigoureusement, qualifiant le gouvernement algérien de "totalement arbitraire", dénonçant un régime muselant ceux qui défient son autorité.
L’affaire Boualem Sansal, romancier franco-algérien emprisonné depuis novembre 2024, est au cœur de cette crise. L’arrestation de Sansal ne peut être simplement réduite à une question de liberté d’expression. Elle touche profondément à la souveraineté de l’Algérie. L’écrivain a été incarcéré pour avoir abordé des sujets politiques et historiques jugés inacceptables par le gouvernement algérien. Cela illustre une politique où toute critique de la ligne officielle est perçue comme une attaque contre le pouvoir en place.
Il est crucial de rappeler que l'Algérie est un pays souverain. L’incarcération de Boualem Sansal est un acte qui relève de questions de souveraineté nationale. Ce qui pourrait être vu comme une atteinte à la liberté d’expression en France, n’est pas nécessairement interprété de la même manière en Algérie. Cette affaire soulève aussi la question des priorités diplomatiques de la France. Pourquoi n’a-t-elle pas exprimé de soutien aussi fort pour Rachid Nekkaz, citoyen français emprisonné en Algérie malgré ses 40 ans passés en France ? Cette absence de solidarité soulève des interrogations sur les motivations géopolitiques de Paris, en fonction de ses rapports avec Alger.
En conclusion, cet affrontement public entre la France et l’Algérie marque une rupture dans les relations bilatérales, avec des répercussions qui pourraient durer bien au-delà de cette crise.
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