Présentation : Les images et thèmes liés aux cyborgs, aux robots, à l’automatisation, aux possibilités technoscientifiques de l’homme-machine ou « homme augmenté », imprègnent aujourd’hui nos quotidiens et nos imaginaires. Cette nouvelle forme d’alliance de l’homme et de la machine, à travers la pro-motion vitale d’une certaine évolution technologique, semble connaître, depuis le début du XXIème siècle, de nouveaux horizons et ouvrir des enjeux inédits, notamment sous l’influence grandissante du transhumanisme.
Tandis que la contre-culture des années 60-70 percevait la technologie comme une source d’aliénation et de destinée apocalyptique, force est de constater qu’à partir des années 80 et l’avènement du mouvement cyberpunk, un renversement de paradigme a eu lieu : la technologie est désormais perçue comme libératrice et fondamentale dans l’amélioration des conditions de vie des hommes.
Le transhumanisme résulterait de ce changement de paradigme, promouvant l’usage des technosciences afin de conduire l’humanité vers un stade jugé supérieur de l’évolution, le stade de « l’homme augmenté », de l’amortel, du posthumain en somme. La possibilité de mettre en place une nouvelle idée de l’humain et de son humanité se dessine à travers l’idéologie transhumaniste, impactant la représentation de l’homme et du monde de manière inédite. Une idée capable d’évincer ce que le philosophe belge Robert Legros qualifie d’« énigme de l’humanité en l’homme » (R. Legros, L’Humanité éprouvée, 2014), jusqu’à remettre en question la condition humaine dans son intégralité.
Nous sommes déjà sur la voie du transhumanisme parce que nous commençons déjà à oublier l’humanité des hommes, ce que peut vouloir signifier « être humain ». S’ouvre ainsi le chemin vers un avenir non-humain tel que le conçoit notamment le transhumanisme. Un avenir où la guerre sera déclarée à tout ce qui constitue notre condition humaine, cette vita activa décrite par Hannah Arendt, jusqu’à diviser la société en deux clans : les « bioconservateurs » contre les « transhumanistes ».
Conseil de lecture : Jean-François Mattéi, L’Homme dévasté, Grasset, Paris, 2015.
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Presentation: Images and themes related to cyborgs, robots, automation, the technoscientific possibilities of the man-machine or "augmented man", now permeate our daily lives and our imaginations. This new form of alliance between man and machine, through the vital promotion of a certain technological evolution, seems to have known, since the beginning of the 21st century, new horizons and opened up new challenges, particularly under the growing influence of transhumanism.
While the counter-culture of the 1960s and 1970s perceived technology as a source of alienation and apocalyptic destiny, it must be said that from the 1980s and the advent of the cyberpunk movement, a paradigm shift took place: technology is now seen as liberating and fundamental in improving people's living conditions.
Transhumanism would result from this paradigm shift, promoting the use of technosciences to lead humanity to a stage considered superior to evolution, the stage of "augmented man", amoral, posthuman in short. The possibility of developing a new idea of humankind and its humanity is emerging through transhumanist ideology, impacting the representation of man and the world in new ways. An idea capable of displacing what the Belgian philosopher Robert Legros calls "the enigma of humanity in man" (R. Legros, L'Humanité éprouvée, 2014), to the point of questioning the human condition in its entirety.
We are already on the path of transhumanism because we are already beginning to forget the humanity of men, what "human being" may mean. This opens the way to a non-human future as conceived by transhumanism in particular. A future where war will be declared on everything that constitutes our human condition, this vita activa described by Hannah Arendt, to the point of dividing society into two clans: the "bioconservatives" against the "transhumanists".
Reading advice: Jean-François Mattéi, L'Homme dévasté, Grasset, Paris, 2015.
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