Œuvre extraite de l’exposition « Timelines / Emergeant de la terre, suspendu dans l’air ». Au musée et sur le site de Bibracte (Morvan / Bourgogne), du 7 avril au 12 novembre 2017.
L'exposition présente les œuvres croisées de deux artistes plasticiens aux univers proches mais aux démarches singulières. Jane Norbury est céramiste et c'est à partir de sa complicité avec la terre qu'elle développe une œuvre aux multiples ramifications. Sculptures de terre cuite, peintures de terre crue, installations, performances : sa pratique se réinvente sans cesse, poussant toujours plus loin ses contours. Will Menter se définit comme artiste sonore, et ses expérimentations musicales sont indissociables de ses recherches plastiques. Vent, moteurs, spectateurs, musiciens ou danseurs activent ses œuvres qui se mettent en mouvement et produisent des sons. Tous deux développent un répertoire esthétique à partir de matériaux naturels. Leurs interventions, nées d'une rencontre avec le lieu pour lequel elles sont conçues, mettent en éveil les sens, invitant le visiteur à une déambulation sensible.
Sur le site archéologique de Bibracte, Wind Wood surgit du sol et s'élève dans les airs. Activé par le vent ou, dans sa partie basse, par le visiteur, cette sculpture sonore de Will Menter est fondée sur un principe très simple : des morceaux de bois s'entrechoquent et produisent des sons de manière aléatoire, réservant des surprises sonores. Les courants d'air qu'elle révèle animent une partie tandis qu'une autre reste silencieuse. Soudain, le son s'intensifie, évoquant le grondement de l'orage. Puis le calme revient, le spectateur distingue à nouveau les notes produites par la rencontre de deux bouts de bois de longueurs différentes, et peut composer mentalement sa propre mélodie. L'installation se déploie dans l'espace, à la fois horizontalement et verticalement, générant une expérience sonore en trois dimensions. Si les progrès de la technologie permettent aujourd'hui souvent d'expérimenter un son qui se veut stéréophonique, c'est-à-dire qui provient de diverses sources dans l'espace, rares sont les œuvres qui explorent sa dimension verticale. Les Murmures du vent procèdent de la même recherche. À la Chaume, Will Menter a suspendu dans les branches d'un grand hêtre des flutes éoliennes en céramique. Si d'aventure le vent se lève, elles donnent à entendre leur chant.
[Extrait d’un article de Anne Yanover, historienne de l’art]
www.bibracte.fr
Ещё видео!