Depuis 2014, plusieurs structures animatrices de sites Natura 2000 auvergnats se sont regroupées autour de la problématique des traitements antiparasitaires des troupeaux. La toxicité de certaines molécules antiparasitaires sur les insectes se nourrissant de bouses étant démontrée.
Tout herbivore élevé au pâturage peut être en contact avec des parasites. Le projet part d’un constat : Souvent les éleveurs gère ces parasites, au moyen de traitements systématiques, sans connaître par quels parasites les bêtes sont infectés, ni le niveau d’infestation. Cette solution facile et sécurisante pour l’éleveur, n’est pas sans conséquences sur la santé des animaux et sur l’environnement…
Certaines molécules de ces traitements ne sont pas entièrement transformées dans l’animal. Elles se retrouvent alors dans les déjections et cela peut avoir des effets dramatiques sur les insectes se nourrissant des bouses, mais pas seulement La diminution de la taille des populations des insectes dans les matières fécales se réduire, ce qui diminue d’autant les services rendus par ces insectes: amélioration de la rétention en eau du sol, décomposition des bouses, réduction de la charge parasitaire de la prairie...
De nombreuses études scientifiques démontrent que l’utilisation d’antiparasitaires peut avoir de multiples impacts négatifs sur les écosystèmes aquatiques ou terrestres. En effet, certaines molécules utilisées conservent pendant plusieurs semaines une toxicité très marquée.
Plusieurs espèces patrimoniales sont ainsi susceptibles d’être affectées de manière directe ou indirecte. Bon nombre d’insectes trouvent le gîte et le couvert sur les bouses des animaux d’élevage et sont susceptibles de s’intoxiquer (coléoptères, , certains petits papillons bleus ou oranges, abeilles…). Les molécules se retrouvent aussi dans le sol et l’eau. Il peut donc y avoir des impacts sur les invertébrés aquatiques (Écrevisse à pied blancs, moules perlières… )De manière indirecte, la réduction des populations d’insectes coprophages et d’invertébrés aquatiques amoindrit les ressources alimentaires de certains oiseaux, des chauves-souris et de la faune piscicole des rivières, lacs ou étangs.
La Pie-grièche grise, la Pie-grièche à tête rousse et le Grand Rhinolophe font partie des espèces affectées indirectement. Ce sont des Espèces menacées pour lesquelles l’Auvergne a un rôle de préservation important à jouer. Elles se situent au cœur des préoccupations des sites Natura 2000 et de Plans Nationaux d’Action (PNA), ce qui justifie l’implication de la LPO en Auvergne dans ce projet.
Le projet est ainsi porté par le Groupement Technique des Vétérinaires-Auvergne, pour l’aspect vétérinaire, en partenariat étroit avec la LPO Auvergne, pour l’approche naturaliste. Ils sont assistés par plusieurs structures animatrices de sites Natura 2000 et de PNA. L’objectif d’ELeVE est d’accompagner et de conseiller les éleveurs pour une meilleure utilisation de traitements antiparasitaires dans le but de limiter les effets négatifs sur la faune. 30 vétérinaires volontaires se sont ainsi engagés à suivre 60 éleveurs localisés sur des zones ciblées à forts enjeux environnementaux répartis dans l’ancienne région Auvergne. Ces accompagnements ont ainsi débuté début 2018. En parallèle, un suivi de la biomasse de coprophages sera réalisé sur un échantillon de bouses dans certaines parcelles. Ce suivi aura pour objectif mettre en lumière l’impact positif du projet sur les insectes.
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