Pénurie prévisible de phosphore dans mrmondialisation.org du 20 février 2024.
Rappelons que le phosphore naturel est extrait du sol par les racines des plantes, sous forme de phosphate (c’est-à-dire combiné à l’oxygène), et est ensuite réintroduit dans la chaîne alimentaire. C’est l’élaboration d’engrais synthétiques contenant du phosphate, de l’azote et du potassium qui a permis d’optimiser les rendements accompagnés de cette nuisance majeure : l’appauvrissement des sols et, pour compenser, l’utilisation toujours plus intensive de produits fertilisants. Dana Cordell, chercheuse australienne, dans son étude intitulée The story of phosphorus : Global food security and food for thought, indique que le pic de production du phosphore devrait être atteint entre 2030 et 2040, marquant le début d’un dépassement de l’offre par la demande et la fin de l’abondance alimentaire. Silence, alors qu’il s’agit d’une grave alerte quant à la sécurité alimentaire mondiale. De plus, Dana Cordell indique que sur 14 millions de tonnes de phosphate utilisées dans les engrais en 2005, seulement 3 millions se sont frayés un chemin jusqu’à nos assiettes, le reste n’est pas absorbé par les plantes et ruisselle vers les cours d’eau et les océans ; le phosphate, combiné à l’azote, est responsable de l’eutrophisation, c’est-à-dire, la prolifération d’algues qui absorbent une grande partie de l’oxygène se trouvant dans l’eau. La majeure partie des réserves de phosphate est détenue par peu de pays qui représentent au total 72 % de la production mondiale : le Maroc, la Chine, la Russie et les États-Unis. L’Europe et l’Inde par exemple, dépendent entièrement des importations. Il est probable que l’exploitation des gisements phosphatés devienne de plus en plus difficile et donc plus coûteuse et plus polluante. Un manque de phosphore aurait comme inévitable conséquence la baisse des rendements agricoles mondiaux donc, une flambée des prix alimentaires.
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