Avec plus de 700 000 à 1 million de nouveaux cas et 26 000 à 65 000 décès survenant chaque année, les leishmanioses constituent des problèmes de santé publique majeurs dans le monde, encore considérés comme des maladies tropicales négligées. Les traitements classiques des leishmanioses reposent essentiellement sur la chimiothérapie associée à des effets secondaires relativement importants, il n'existe pas encore un vaccin humain efficace. Actuellement, l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques est une urgence. Dans ce contexte, notre équipe a choisi comme cible thérapeutique L'antigène Leishmania Eukaryotic Initiation Factor (LeIF) qui est un adjuvant naturel de type Th1 qui stimule l'expression des cytokines dans les cellules saines et infectées. Nous avons déjà montré que LeIF induit la résistance des cellules de souris J774 à l'infection par L. donovani. Nous étudions ici l'effet de LeIF sur l'infection des macrophages humains par Leishmania infantum. Pour modéliser l'interaction macrophage-parasite in vitro, nous avons utilisé des macrophages dérivés de THP-1 et la souche L. infantum. Pour cela, nous avons optimisé les conditions de l'infection (ratio cellule/ promastigote ; durée d'exposition) en mesurant le nombre de cellules infectées et le nombre d'amastigotes intracellulaires par microscopie optique. Le modèle d'immuno-modulation consiste en l'exposition de la cellule à un agent immunomodulateur (la protéine LeIF) avant l'infection. Ainsi, nous avons exprimé et purifié la protéine LeIF et déterminé la dose optimale qui n'affecte ni la viabilité ni la cytotoxicité cellulaire. Les cellules ont été traitées avant l'infection avec la protéine recombinante LeIF et son effet sur l'infection a été mesuré. La présence de molécules microbicides telles que l'oxyde nitrique et les espèces réactives de l'oxygène dans le surnageant de culture ont été déterminés. Les niveaux de cytokines sécrétées ont été quantifiés par Cyrtométrie en Flux Multiplex. Nous avons trouvé une diminution de l'indice parasitaire (IP) des cellules traitées par LeIF après 24 h par rapport aux cellules non traitées. Le PI des THP-1 infectés non traités s'est avéré être de 420 (cellules infectées = 70 % ; amastigotes/cellule = 6). Alors que cette valeur étant de 80 (cellules infectées = 40 % ; amastigotes/cellule = 2) dans le cas des THP-1 infectées après traitement par LeIF. Le pourcentage d'indice d'inhibition parasitaire (IPI) avec le prétraitement LeIF a été estimé à 80%. Cela suggère que la stimulation par LeIF a empêché l'entrée du parasite dans les macrophages et/ou a provoqué leur mort une fois internalisés. Il a été prouvé qu'un tel effet était associé à l'accumulation des ROS et à une libération importante de cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-8, le TNF-α, l'IL-6 et l'IL-1β. L'étude confirme le potentiel prophylactique de LeIF.
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