COMMENT A-T-ON LAISSÉ L’ISLAMISME PÉNÉTRER NOTRE SOCIÉTÉ ?
En 2004, bien avant les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, bien avant celui du Bataclan, Jean-Pierre OBIN avait adressé au Ministère de l’Éducation Nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche un rapport intitulé « Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires ». Cette enquête révélait un phénomène « inquiétant » selon Jean-Pierre Obin : des élèves immigrés d’origine musulmane mettaient en cause et attentaient au principe de laïcité de l’école ; ils revendiquaient la mise en acte de leurs pratiques religieuses et développaient de nouvelles formes de radicalisation et d’antisémitisme.
Aujourd’hui – désormais 25 ans après les premiers signes de ce phénomène de radicalisation observés en 1995 dans un lycée lyonnais – Jean-Pierre OBIN nous explique encore une fois « Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’École » dans son livre publié dans la collection du RRA « Questions sensibles » dirigée par Céline Masson et Isabelle de Mecquenem aux éditions Hermann (2020). Cet ouvrage dessine un état d’aggravation et d’extension des atteintes à la laïcité au sein de l’Ecole – avec la montée de la participation des parents – et, en s’appuyant sur des études quantitatives, dénonce une conjoncture menaçante, au sein de l’Éducation nationale, pour les principes de la démocratie.
Auteur du livre « Les territoires conquis de l’islamisme » paru aux PUF en janvier 2020, Bernard ROUGIER interroge les modalités d’infiltration, les stratégies et les pratiques des réseaux islamistes au cœur de la société française. Il s’intéresse d’abord aux espaces locaux ; ensuite aux lieux de culte, de loisir et de travail ; puis aux endroits où les communications idéologiques se construisent et où les échanges interpersonnels se mêlent à ceux économiques ; enfin à la prison, vraie incubatrice des doctrines et de nouveaux recrutements : tous ces espaces deviennent objets d’enquête et d’analyse minutieuse. Mais l’interrogation de base reste toujours la même : comment a-t-on laissé l’islamisme pénétrer notre société ? Et la naturelle consonance parmi les deux auteurs se révèle spontanément.
Le RRA est un Réseau de recherche qui a pour objet d’étude les différentes formes de racisme et d’antisémitisme mais également les antiracismes. Il s’agit d’une structure contractuelle de recherche qui regroupe des enseignants chercheurs de différentes universités françaises et internationales, ainsi que des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme qui exercent une mission citoyenne et un travail socio-éducatif de proximité. Le RRA est structuré autour de 6 axes de recherche coordonnés par des chercheurs de toutes disciplines.
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