J. Peter Burgess (Ecole Normale Supérieure)
4 octobre 2016
Nous voici entrés dans un nouvel âge de l’incertitude, une nouvelle géopolitique du risque. Il s’agit ici de mettre en lumière une logique selon laquelle ce n’est plus la preuve et la rationalité, mais l’incertitude qui porte la force politique de l’action et de la réaction. Autrement dit, la preuve du danger passe au second plan par rapport à la possibilité du danger. Le danger imaginé a plus de valeur que le danger réel.
Peter Burgess prend comme point de départ une phrase désormais célèbre de Donald Rumsfeld. Lors d’une conférence de presse, à la veille de l’invasion de l’Irak par les forces alliées, en mars 2003, le Secrétaire de la Défense, Donald Rumsfeld, faisait face à une presse quelque peu sceptique quant aux justifications avancées par son gouvernement en faveur d’une forme d’ingérence immanente. Quelles étaient donc les informations, se demandaient les journalistes, susceptibles de justifier un tel acte de guerre envers un État souverain en situation de paix ? Sa réponse fit vibrer Internet : « Comme nous le savons, il y des “connus connus”, c’est-à-dire les choses que nous savons que nous savons. Nous savons en même temps qu’il y a des choses que nous ne savons pas, des “inconnus connus”. Mais, il y a aussi des “inconnus inconnus” – des choses que nous ne savons pas que nous ne savons pas. »
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