Conférence donnée le 15 Janvier 2021 par Eric Calais , Professeur à l'Ecole normale supérieure (Paris) , membre de l’Académie des Sciences et de l'Institut Universitaire de France dans le cadre des Grands Séminaires de l'Observatoire Midi-Pyrénées.
Le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti - pourtant de magnitude modérée - a tué près de 200 000 personnes et coûté au pays 100% de son PIB annuel. Aucune catastrophe naturelle n'avait jusqu'alors eu un tel impact sur un seul pays. Le séisme n'a pas surpris les scientifiques mais a pris de court un pays dont la population et ses gouvernants - y compris l’omniprésente communauté internationale - n’étaient absolument pas préparés. Pourtant, même si le séisme n’était pas prévisible, la menace sismique était bien connue et les dégâts à attendre ne faisaient aucun doute. Je décrirai en termes simples l'information scientifique disponible avant le séisme puis mon expérience personnelle comme conseiller scientifique pour les Nations Unies en Haïti, motivée par l'espoir de contribuer à reconstruire un pays sismiquement plus sur. Cette expérience m’a permis de mieux comprendre les liens entre science et société dans le contexte si particulier du développement et de l'urgence humanitaire chronique. J'utiliserai des exemples concrets pour montrer comment nous avons pu, parfois, influencer des décisions politiques. Je partagerai quelques réflexions sur la manière dont les scientifiques peuvent contribuer à influencer les politiques de réduction des risques naturels et en définitive ouvrir la voie d'une recherche au service du développement, même dans un contexte aussi complexe que celui d’Haïti.
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