La Ville de Québec lancera un projet pilote pour la «collecte intelligente» des ordures, cet automne. En plus de la pose de caméras et de GPS sur les camions, elle installera aussi des puces électroniques sur les bacs roulants.
Critiquée sévèrement par le vérificateur général la semaine dernière à cause des ratés de la collecte en 2018, la Ville prépare une petite révolution technologique afin d’améliorer la surveillance de ses fournisseurs privés et le suivi des plaintes.
Dans un avenir proche, la Ville souhaite pouvoir filmer l’ensemble des opérations de collecte et photographier chaque bac équipé d’une puce électronique RFID lorsque le camion s’en approche. Vos poubelles seront aussi pesées, puisque les camions seront équipés d’une balance.
Chaque puce sera associée à une adresse spécifique. Elle sera collée de façon permanente sur votre bac ou fixée autrement par un sous-traitant de la Ville.
Plus de 5000 poubelles à l’essai
Dans un premier temps, la Ville commandera 2600 puces – appelées aussi transpondeurs – pour les bacs roulants résidentiels, apprend-on dans un appel d’offres. Elle en installera aussi un peu plus de 3000 sur des conteneurs métalliques.
Les arrondissements de La Cité-Limoilou et Des Rivières ont été ciblés pour cette première phase, a-t-on confirmé au Journal. «L’installation débutera après l’été afin que les fonctionnalités de traçabilité soient disponibles dans les semaines suivantes», a précisé une porte-parole de la Ville, Mireille Plamondon.
Pas de changement de tarification
La Ville de Québec est loin d’être la première à se lancer dans cette aventure. Depuis 2015, de nombreuses municipalités, comme Gaspé, Sept-Îles, Victoriaville, Beaconsfield ou Salaberry-de-Valleyfield, ont tenté l’expérience de la collecte intelligente. Certaines municipalités y ont vu l’occasion de moduler la tarification et d’instaurer le principe d’utilisateur-payeur. Autrement dit, plus votre bac est plein, plus la facture sera salée.
La Ville de Québec assure qu’elle n’a pas l’intention de privilégier cette avenue. «Le système ne vise pas la tarification, mais plutôt la gestion optimisée des dossiers clients et le contrôle des opérations de collecte», nous dit-on.
Des «récalcitrants» à Sept-Îles
À Sept-Îles, le maire Réjean Porlier a dû composer, en 2015, avec des citoyens agressifs qui refusaient l’accès aux employés chargés d’installer les puces sur leurs poubelles. «Tu seras pas content quand mon chien t’aura bouffé les fesses», pouvait-on lire sur les réseaux sociaux, entre autres, à l’époque.
«C’est sûr qu’il y a eu quelques récalcitrants au début, mais les gens ont bien réalisé que ce n’est pas pour épier le monde, mais pour être plus efficace. C’est évident que c’est un bon outil pour faire le suivi des parcours», a-t-il confié en entrevue.
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