Christian Ranucci, vingt-deux ans, a été guillotiné le 28 juillet 1976 à 4 h 13 dans la cour de la prison des Baumettes. Etait-il coupable ou innocent ?
Dans 'Le Pull-Over Rouge', qui apporte une pièce importante au dossier de la peine de mort, on retrouve les remarquables qualités des célèbres ouvrages de Gilles Perrault.
La petite Marie-Dolorès est enlevée le 3 juin 1974, un peu après 11 heures, devant le domicile marseillais de ses parents. Elle jouait avec son frère quand un homme l’a entraînée dans sa voiture. Deux jours plus tard, son corps sans vie, lardée de quinze coups de couteau, est retrouvé sur la commune de Peypin, pas loin de Marseille. Le soir même, Christian Ranucci est arrêté à son domicile. Plusieurs témoins ont repéré son véhicule, un coupé 304 Peugeot, ils ont relevé le numéro de la plaque d’immatriculation.
Il faut dire que le jeune homme a multiplié les maladresses. Une heure après l’enlèvement, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, il brûle un feu rouge et emboutit une voiture. Il repart en trombe. Un automobiliste qui a vu l’accident se lance à sa poursuite. Deux kilomètres plus loin, celui-ci tombe sur la Peugeot vide. Il aperçoit au loin un homme s’enfuyant avec un paquet volumineux. L’automobiliste relève le numéro d’immatriculation de la Peugeot. Vers 17 heures, Christian Ranucci demande de l’aide à un habitant de Peypin pour dégager sa voiture embourbée dans la galerie d’une champignonnière.
Le lendemain, après l’annonce de l’enlèvement de la fillette, tous ces témoins appellent la gendarmerie pour leur signaler le comportement bizarre de l’automobiliste. Grâce au numéro d’immatriculation, Christian Ranucci est identifié. Ce même jour, à 15 h 40, les gendarmes trouvent dans la galerie de la carrière un pull-over rouge abandonné, puis le corps de Marie-Dolorès sous un buisson, le crâne fracassé et le corps lardé de quinze coups de couteau.
À 18 h 15, Christian Ranucci est arrêté à son domicile. À 19 heures, le père de la fillette identifie le corps. Dans la Peugeot, les policiers saisissent un pantalon taché de sang, un couteau opinel, quatre liens en cuir et plusieurs cheveux clairs et bouclés qui pourraient être ceux de la victime. Ranucci reconnaît le délit de fuite, mais pas l’enlèvement. Du reste, les témoins de celui-ci ne le reconnaissent pas.
Dans l’après-midi de ce 6 juin, confronté aux parents de Marie-Dolorès, il avoue les faits et dessine même un plan des lieux de l’enlèvement. Pièce capitale. Il parle également d’un couteau à cran d’arrêt caché dans la champignonnière. Celui-ci est effectivement découvert, couvert de sang, par les gendarmes. Le groupe sanguin est le même que celui de la petite fille violée et assassinée. Ranucci réitère ses aveux devant le juge d’instruction.
Le procès se déroule les 9 et 10 mars 1976 à la cour d’assises d’Aix-en-Provence. Son avocat, Me Lombard, plaide l’innocence. Ranucci affirme que ses aveux ont été extorqués sous la violence lors de sa garde à vue. Mauvaise stratégie, le jury le condamne à la peine capitale. Le pourvoi en cassation échoue.
Le 22 avril 1976, le président Valéry Giscard d’Estaing rejette la demande en grâce. Le 28 juillet, Ranucci est tiré de la prison des Baumettes pour être guillotiné. Il se débat, refuse de boire le verre d’alcool qu’on lui tend, repousse le prêtre venu le confesser. Il fume une dernière cigarette. Ses avocats lui lisent une lettre de sa mère. Avant de se livrer aux mains de l’exécuteur, il murmure à ses avocats : « Réhabilitez-moi ! » À 4 h 13, la tête de Ranucci roule dans le panier. L’affaire du pull-over rouge vient tout juste de commencer.
'Le Pull-Over Rouge' - Gilles Perrault
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