A 4h32, le 17 juin 1939, Eugen Weidmann, 31 ans, criminel allemand, est exécuté sur le trottoir, devant la porte de la prison Saint-Pierre de Versailles, suite à sa condamnation à mort pour six meurtres, verdict rendu par la cour d'assises de la Seine-et-Oise le 31 mars précédent.

Supplicié par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux, dont c'est la troisième exécution officielle en tant que chef, Weidmann sera le dernier condamné à mort exécuté en place publique en France métropolitaine (deux criminels seront exécutés en public à la Réunion le 10 avril 1940, et un autre à la Martinique le 30 avril 1940).

Un retard particulier de près de 45 minutes - vraisemblablement organisé - permettra au gouvernement Daladier de décider, en moins d'une semaine, de l'abolition des exécutions en place publique. En effet, en cette période de solstice d'été, le soleil déjà haut dans le ciel permettra à des reporters photographes et vidéastes de capturer la scène, et de diffuser nombre de clichés dans la presse au cours des jours suivants.
Sous couvert de scandale et en exagérant la chose, par exemple en racontant la présence de femmes venues tremper leurs mouchoirs dans le sang de Weidmann - impossible, car la guillotine est lavée à grande eau dans les secondes suivant la mise à mort -, le gouvernement fera adopter le décret-loi dès le 24 juin.
Dès lors, les exécutions capitales se dérouleront dans l'enceinte des prisons de France, la première ayant lieu à Saint-Brieuc le 19 juillet 1939.

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