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Au début des années 1950, après des décennies de débats houleux entre les différents types d’acteurs impliqués dans le soin en Chine, le terme de « médecine chinoise » (Zhongyi中醫) est définitivement adopté par les autorités communistes chinoises pour désigner, en Chine, la médecine chinoise et la différencier de la médecine occidentale. C’est cependant sous l’appellation de « médecine traditionnelle chinoise » que celle-ci se fait connaître en Europe et aux États-Unis, dès la fin des années 1950, et s’exporte, dans les années 1970, dans des sociétés partiellement critiques à l’égard de la culture dominante dont les sciences font alors partie. Florence Bretelle-Establet abordera les malentendus que ce nom de « médecine traditionnelle chinoise » a induit dans l’imaginaire occidental et rappellera le contexte et les enjeux politiques de cette tradition inventée. Elle illustrera, au travers de deux questions, l’étiologie et la thérapeutique, discutées dans la littérature médicale chinoise, combien cette « médecine traditionnelle chinoise » est éloignée de ce qu’a été la médecine, en Chine, dans son histoire.

Florence Bretelle-Establet, sinologue et historienne, est Directrice de Recherche dans l’équipe SPHERE (CNRS & Université Paris Cité, Histoire et Philosophie des Sciences). Après une thèse consacrée à l’histoire de la médecine coloniale française dans les provinces chinoises limitrophes de la colonie indochinoise, elle s’intéresse à l’histoire sociale et épistémologique de la médecine en Chine, à la fin de l’empire (XVII-XXe). Elle est l’auteure de "La santé en Chine du Sud, 1898-1928" (2002), de plusieurs articles portant sur l’identité sociale et les stratégies de légitimation du médecin en Chine et la diversité épistémologique qui sous-tend la médecine chinoise avant son institutionnalisation. Codirectrice de la revue "Extrême-Orient Extrême-Occident" (2005-2015), elle a dirigé ou codirigé plusieurs numéros de revue dont "Penser les épidémies depuis la Chine, la Corée et le Japon" (2014) ainsi que plusieurs ouvrages dont "Making sense of Health, Disease, and the Environment in Cross-Cultural History, Arabic-Islamic World, China, Europe, North America" (2019) qui étudie, dans une perspective d’histoire mondiale, comment les liens entre santé et environnement ont été perçus, imaginés et théorisés.

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