Les six otages français dans le Sahel «sont dans une bonne situation» : c'est ce qu'a déclaré à des reporters de France 2 un homme, présenté comme un porte-parole d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Une déclaration qui intervient deux jours après une menace proférée par un membre du Mujao, un autre groupe islamiste qui occupe, comme la mouvance de Ben Laden le Nord-Mali depuis plusieurs mois.
De retour d'Afrique, François Hollande a reçu dans l'après-midi les familles de deux Français enlevés au Mali en novembre 2011.
Il les a assurées de la «pleine mobilisation» de l'Etat pour tenter de les libérer.
«Les otages sont dans une bonne situation, nous les traitons comme notre religion nous le recommande, un prisonnier doit être bien traité», a affirmé Abdallah al-Chinguetti, un membre d'Aqmi qui commande une centaine d'hommes selon le reportage diffusé dans le journal de France 2, lundi soir.
Il a répondu aux questions des journalistes quelque part près de la frontière entre le Mali et l'Algérie
Malgré ces propos rassurants, il n'en a pas moins mis clairement en garde l'Etat français : «Ce qui bloque c'est le manque de sérieux des Français et leur refus de répondre à nos demandes qui sont pourtant légitimes et raisonnables», a-t-il ajouté, sans fournir davantage de détail. Par la suite, il a expliqué en substance que s'il arrivait quelque chose aux otages, ce serait à cause de la France.
«Les négociations avec la France ont démarré de façon directe et sans intermédiaire après la prise d'otage du premier groupe de Français (ndlr, ceux d'Arlit). Les premières négociations ont permis de régler certains problèmes mais ces négociations ont été arrêtées par les Français», a précisé Abdallah al-Chinguetti.
Une Française, malade, un Togolais et un Malgache, avaient été relâchés le 24 février 2011.Tous trois avait été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger, avec les quatre employés du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, encore retenus par Aqmi avait menacé de les tuer en septembre.
Le père d'un otage : Hollande «essayerait de continuer la négociation»
Le président de la République a reçu lundi après-midi à l'Elysée les familles des deux autres Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic également aux mains d'Aqmi. Présentés comme des géologues, ils avaient été kidnappés le 24 novembre 2011 par des hommes armés dans leur hôtel du Nord-Mali. «Le chef de l'Etat leur a exprimé la solidarité de la Nation face à l'épreuve qu'elles traversent depuis bientôt un an. Il les a assurés du soutien et de la pleine mobilisation de l'Etat pour obtenir la libération de leurs proches», a indiqué l'Elysée.
En sortant de l'entrevue avec le président, Jean-Pierre Verdon, père de Philippe Verdon, a fait état du sentiment d'inquiétude des deux familles reçues face à des «négociations très laborieuses», d'autant plus difficiles, a-t-il dit, que les ravisseurs n'expriment pas ce qu'ils veulent. «Nous avons une conscience aiguë de la fragilisation de la situation pour nos otages, nous lui avons dit (à François Hollande, ndlr), il nous a répondu que tout serait mis en œuvre pour essayer de continuer la négociation indépendamment de la position de la France sur le Mali», a ajouté Jean-Pierre Verdon.
En cas d'intervention militaire des pays d'Afrique de l'Ouest pour libérer le Nord-Mali dans le cadre d'une résolution de l'ONU, la France appuiera la mise en œuvre de la résolution logistiquement.
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