"Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs."
Buenaventura Durruti
Pourtant tout se passe comme si la vie ne servait qu’à s’adapter. L’absence d’imagination créatrice ne fait que renforcer l’aliénation profonde. L’infinie servitude de la personne humaine est sans cesse réactivée par le Système correcteur des mots, des phrases, des idées. Ainsi surgit la face noire, dans les ombres d’une esthétique de l’effroi, à partir de laquelle pourra être manifestée notre angoisse existentielle. Mieux vaut assurément prendre la fuite devant le monde sans l’Autre, vers une voie adjacente, que de s’installer en sédentaire dans le conditionnement logique d’autrui.
Parfois la lumière s’enferme dans l’ombre. Voici revenues l’anxiété du monde, la limite incertaine, la terre-matrice de notre différentiation. Surprise ! L’ombre est dans la lumière. Etincellements intentionnels et tourbillons transrationnels. La matérialité agit donc aussi sur l’invisible. Une alliance possible de la matérialité et de la transcendance s’offre à nous. Il faut rendre le visible à son invisibilité.
Les brumes lumineuses dans l’île réveillent l’immédiateté de l’être, à la manière de Rimbaud, c’est-à-dire de l’adolescence. Le premier lieu dans l’eau amniotique du matin transforme sans cesse en lui-même la lumière et le regard, comme s’il s’éveillait d’une île lointaine. Il s’agit maintenant de retrouver la filiation perdue avec cette île d’enfance, à la fois intérieure et antérieure.
Dès les premiers instants de notre première rencontre avec l’orange du monde, nous avons éprouvé la présence autour de nous d’un Être infigurable. C’est là que nous avons entendu pour la première fois, de la bouche de l’enfance, les paroles ailées de ce point de source innommable. Enfance, l’île rêveuse des formes et des couleurs instantanées.
Les compagnons de la nuit – 1/3
A collaboration between Sonic Compost and Claude4268
Music for Claude, by Sonic Compost
Text, Photography : Claude4268
Source capture d’images : QG tv/ADCAZz
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