Balla NDAO est un sculpteur autodidacte. Il était très jeune quand son père avait remarqué sa facilité de créer, et lui a aménagé un espace au sein de la maison avec tous les outils nécessaires pour ses créations. Tout jeune, il commence ainsi à créer des oeuvres artistiques ; ce qui lui a permis d’être de plus en plus performant et d’être aujourd’hui un professionnel en la matière. Sa pratique s'est améliorée avec de beaucoup de recherches et d’investigations sur le fer qui sa matière de prédilection. Il travaille avec la main et le fer lui obéit sans résistance. Ses sculptures sont inspirées de l’histoire et de la culture africaines.
Cette exposition est une suite de l'exposition "Africain debout" que l'artiste avait présenté dans le OFF de la Biennale 2014. Des sculptures géantes faites pendant la Biennale, il passe ici à des sculptures en miniature. Balla travaille principalement avec le fer galva qui lui permet de représenter ce vide dont il a besoin dans ses créations. Il aime représenter le vide. Le plein ne l'intéresse pas. Voilà pourquoi ses oeuvres ne sont jamais fermées. C'est au spectateur d'imaginer les choses qui vont remplir ce vide.
Pour fabriquer ses personnages, Balla commence d'abord par la forme humaine. Il utilise ensuite le mastique, une matière qui lui permet de travailler le fer et de lui donner la forme et l'éclat qu'il veut. Il met enfin une peinture antirouille et une couleur marron pour la finition.
Avec une vingtaine d'oeuvres exposées ici, Balla Ndao donne vie au fer qu'il manie avec un savoir-faire et une habileté extraordinaires et fait surgir des femmes libres. Il invite ainsi à la participation des femmes dans les centres de décision et les processus de développement. Il sculpte la femme africaine qui réclame ses droits à la liberté, à l'information, à l'éducation et à la parité. Il représente la femme qui ose, la femme qui ne dépend plus ni financièrement ni individuellement de l'homme. Le rôle de la femme dans la société ne peut être réduit à celui d'une domestique ou à un simple objet sexuel. On ne peut non plus lui imposer une vie qu'elle n'a pas forcément choisie : l'excision ou le mariage forcé. La liberté est inaliénable.
Babacar Mbaye DIOP
Ancien directeur de la Biennale de Dakar
Sociétaire de l'AICA- Association Internationale des Critiques d'Art
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