Le fond d'investissement français Ardian est entré dans le jeu pour voler au secours de Suez convoité par son concurrent Veolia. Va-t-on vers un affrontement entre deux offres ou un arrangement entre amis pour découper Suez et se répartir ses morceaux de choix ? Après les baffes et les menaces, voici venu le temps des mamours et des coups de fil de retrouvailles. Il y a quelques jours encore, Suez numéro deux français de la distribution d’eau convoité par Veolia numéro un du même secteur, échangeaient l’un et l’autre par avocats et procédures judiciaires interposés. Depuis dimanche soir, l’heure est au réchauffement et le téléphone se remet même à sonner entre Bertrand Camus le directeur général de Suez et Antoine Frérot le PDG de Veolia. Entre-temps, un nouveau venu s’est invité dans la bataille pour le contrôle de Suez. Le fonds d’investissement français Ardian associé, à son homologue américain GIP. Ensemble, ils entendent œuvrer à «une solution amicale et concertée renforçant les deux champions français des services à l’environnement». Une formulation encore plus consensuelle qu’une déclaration de l’Assemblée générale des Nations unies. Difficile de comprendre, à ce stade, les intentions de chacun. Va-t-on vers une confrontation d’offres financières qui va faire les délices de la bourse avec un possible surenchérissement des propositions ? A ce jour, Veolia comme Ardian proposent de racheter le capital de Suez sur la base de 18 euros par action. Ce qui valorise l’ensemble du groupe à plus de 11 milliards d’euros. Ardian, «allié» de Suez ou «partenaire» de Veolia ? Le PDG de Veolia apporte en tout cas aujourd’hui quelques réponses aux questions qui demeurent en suspens. Dans un point presse téléphonique lundi soir, Il a d’abord indiqué qu’il «n’entendait pas relever son offre» de 18 euros par action. Quant à son objectif, il demeure de «créer un grand projet industriel». En clair Veolia entend donc racheter la plus grande partie de Suez et l’arrivée du fonds d’investissement Ardian ne contrarierait guère son objectif. D’ailleurs, Antoine Frérot ne considère pas Ardian comme «un concurrent mais comme "un partenaire"». En clair un facilitateur dont le mérite est de débloquer la situation. Reconnaissant, Veolia, pourrait alors céder en lot de consolation à Ardian, quelques filiales de Suez lorsqu’il en aura pris le contrôle Visiblement du côté de Suez, on ne l’entend pas tout à fait de cette oreille et on considère l’offre d’Ardian comme une réelle alternative. En même temps, Suez hésite à sortir du bois avec des déclarations claires et explicites afin de ne pas entraver des discussions qui viennent tout juste de reprendre. Ou plutôt de commencer. Quant au fonds d’investissement Ardian, il ne veut se fâcher avec personne. Et surtout pas avec Veolia qui pourrait lui revendre des morceaux de Suez, si d’aventure le géant de l’eau et des déchets emporte l’affaire. Petits arrangements entre amis Loin de l’affrontement à grand spectacle auquel
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