« – Vous avez de la #farine?
– Non, nous avons tout vendu. Réessayez demain.»
«Vous avez vu le prix de l’#huile? Comment allons-nous faire pour continuer à manger?»… Depuis plusieurs jours, précisément au lendemain du début de l’offensive russe en Ukraine, il y a exactement deux semaines, c’est un même rituel qui se répète. Toute la journée, les clients défilent, espérant trouver de l’huile et de la farine, ces précieuses denrées dont l’#Ukraine reste le principal producteur à l’échelle mondiale. La farine est presque inexistante. L’huile est devenue hors de prix.
Que s’est-il donc passé? Impactées par le conflit en Ukraine, les importations de ces produits de première nécessité ont drastiquement chuté. En conséquence, les rayons concernés des supermarchés de Beyrouth sont quasiment vides.
Le mercredi 9 mars, il était impossible de trouver de la farine en fin de journée. Et à chaque fois qu’on en demandait, on avait droit à cette sempiternelle réponse des commerçants: «Nous n’en n’avons plus, revenez demain.» Les quelques bouteilles d’huile de tournesol et de maïs restantes s’arrachent à prix d’or, environ 100 000 livres le litre. Souvent plus. Certaines enseignes ont d’ailleurs décidé de limiter les achats à une ou deux unités par personne.
Les clients interrogés sortent des magasins dépités, voire désespérés. «Pas d’huile, pas de farine, pas d’électricité… Je ne sais pas comment on va pouvoir continuer à vivre», s’inquiète une dame âgée. «Cela fait plusieurs supermarchés que je fais, impossible de trouver ce que je cherche!», s’énerve un homme.
La situation était similaire au matin du jeudi 10 mars. Les bouteilles d’huile restent chères et la farine quasi introuvable. «Dès que nous en mettons en rayon, les gens se jettent dessus», confie un magasinier. Sur les différents supermarchés visités, un seul en vendait encore, les rationnant à trois unités par personne, peu importe la marque.
La réaction des gens est la même. «Avant la crise, j’achetais de l’huile et de la farine pour quelques milliers de livres. Désormais je dois débourser plusieurs centaines de milliers», s’étrangle une femme rencontrée à la sortie d’un supermarché. «Je ne sais plus quoi faire… Et je n’imagine même pas les gens sans emploi, ou ceux qui ont une famille nombreuse.»
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