Le 22 juin 2022, Jean-Luc Mélenchon réagissait en direct à une allocution d’Emmanuel Macron suite aux élections législatives.
Retrouvez ci-dessous la retranscription de son intervention :
« L’intervention du Président à l’instant aggrave la confusion de la situation qui a été créée par son échec. Tout part de là. Le président, ce soir a réinterprété le paysage politique en partant de l’idée qu’il aurait reçu en avril un mandat clair du pays. Ce n’est pas le cas. Il a été élu en avril car une majorité de français et français ne voulaient pas que l’Extrême-droite préside notre République.
Depuis, les électeurs se sont exprimés. Ils ont en majorité rejeté les propositions des candidats du Président de la République. Rien ne peut effacer cette réalité qui est celle du choix des français. Le choix n’est pas la ratatouille. C’est un choix. Les uns ont opté d’une façon, les autres d’une autre.
Dorénavant, il ne peut y avoir d’autre réalité que celle-ci. L’exécutif est faible mais l’Assemblée nationale est forte de toute la légitimité de son élection toute récente. A partir de là, rien ne doit permettre de passer à côté de l’exigence démocratique qui s’impose dans tous les pays du monde où existent une démocratie et un parlement.
La première ministre doit se présenter devant l’Assemblée nationale, doit présenter un programme d’action et solliciter la confiance de l’Assemblée. Si elle ne l’a pas cette confiance, elle doit démissionner. Si elle là, elle devra ensuite faire des propositions de textes de loi et l’Assemblée en discutera comme elle a discuté de tous les autres dans le passé.
Le président dit que dans cette hypothèse il faudra considérer les propositions de chacun. Nous ne le croyons pas. Pourquoi ? Parce que pendant les cinq dernières années, de manière systématique et absolue, tous les amendements présentés par les oppositions ont été rejetées par le gouvernement, en tout cas toutes celles qu’à présenté le mouvement insoumis.
Il est donc absolument vain de dissoudre la réalité du vote en l’enfumant de considérations et d’appels de toutes sortes qui n’ont pas de sens. Nous sommes pleinement et totalement responsables lorsque dans une Assemblée, on prend la décision qui paraît conforme à l’engagement que l’on a pris devant ses électeurs. Je me répète. Inutile de contourner la réalité. Madame la Première ministre doit se présenter devant l’Assemblée nationale et solliciter cette confiance. Si elle n’a pas cette confiance, elle doit s’en aller. Si elle a cette confiance, elle présentera des textes et sur la base des textes chacun fera, comme il l’a fait dans le passé, les propositions qu’il estime nécessaire et qui sont conformes à l’intérêt général.
Personne ne gagnera rien dans des institutions qui viennent de montrer clairement leurs limites et le tohu-bohu incroyable que crée la juxtaposition d’un pouvoir présidentiel et d’un pouvoir parlementaire. Que dans de telles institutions on y ajoute de la confusion par des votes qui sont sollicités d’avance, de combines, cela est une erreur totale.
L’urgence reste ce qu’elle était. C’est une urgence sociale. Voyons ce qu’il est possible de faire. Ce que nous avons à dire nous l’avons déjà dit et les électeurs ont élu un certain nombre de députés, non négligeable vous en conviendrez, pour porter ce programme. C’est de cela dont nous partons et c’est sur cela que nous resterons.
La force doit rester à la loi de la démocratie. Le vote de confiance, réussi ou échoué, et ensuite la discussion de textes législatifs. Il est inutile de gloser au-delà parce que de toute façon telle est la réalité qui s’imposera. »
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