Conférence du Général Marcel VALENTIN du 19 octobre 2013
Saint-Cyrien, le général d’armée Marcel Valentin a servi dans les troupes blindées, au sein de la légion étrangère et des parachutistes. Dans toutes les opérations extérieures auxquelles il a participé, il a exercé des commandements : en 1987, au Tchad, il a commandé un groupement aéromobile dans le cadre de l’opération Epervier ; en 1993, en Bosnie, il a été responsable des forces de l’ONU du secteur de Sarajevo ; en 1999, premier général français à commander une force de l’OTAN, il s’est vu confier la force multinationale (la « Force d’Extraction ») stationnée en Macédoine en vue d’assurer la sécurité des observateurs de l’OSCE déployés au Kosovo ; enfin, en 2001-2002, il a assuré pendant un an le commandement de la force de l’OTAN assurant la sécurité au Kosovo, la KFOR, au moment des premières élections générales et de la formation du gouvernement provisoire kosovar.
Après avoir été gouverneur militaire de Paris, il a quitté le service actif en 2005. Il exerce actuellement des responsabilités au sein d’associations caritatives dans le Sud-Ouest ; il est aussi administrateur de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française).
Défense en péril !
Lors de l'élaboration des budgets 2013 et 2014, le budget de la Défense n'a pas été considéré comme prioritaire alors que ceux de deux autres ministères régaliens, l’Intérieur et la Justice, l’étaient. En fait cette situation n'est que l'aboutissement d'un processus de désarmement commencé avec la fin de la guerre froide.
Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Pourtant, si nous n'avons plus d'ennemi qui menace directement nos frontières, nous pouvons être touchés au cœur même de nos cités par un adversaire protéiforme tandis que nos ressortissants et nos intérêts ne sont plus à l'abri où que ce soit dans le monde.
Seuls au sein de l'Europe, la France et le Royaume-Uni semblent encore échapper aux sirènes de la puissance douce, le soft power. Cependant les chiffres sont têtus et l'insuffisance des moyens alloués à la Défense pour les années à venir entraînera irrémédiablement la France sur la voie du déclassement stratégique.
Alors, que faire pour enrayer ce mouvement ? Miser sur la Défense européenne, confier notre sécurité aux Américains, aménager notre dissuasion nucléaire, reconsidérer nos efforts budgétaires ? La réponse n'est pas simple mais elle ne doit pas être polluée par des considérations à court terme qu'elles soient économiques ou politiciennes.
Au moment où non seulement les Etats-Unis mais aussi les BRIC - Brésil, Russie, Inde, Chine - se donnent les moyens d'une stratégie de puissance, notre pays aura-t-il la volonté et le courage de conserver une telle ambition ?
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