Sur les 7,8 milliards d’humains que compte notre planète, il en est près d’un milliard qui souffrent de la faim. Cela ne résulte pas tant d’une insuffisance de productions agro-alimentaires à l’échelle mondiale que de la pauvreté de gens qui n’ont pas les moyens de se procurer de quoi manger alors même que les productions alimentaires disponibles sur le marché mondial font l’objet d’énormes gaspillages dans les pays les plus riches, sont destinées préférentiellement à l’alimentation animale ou à la production d’agro-carburants.
Le paradoxe est que ceux qui souffrent de la faim dans le monde sont pour les deux tiers des paysans du Sud dont les bas revenus ne leur permettent plus d’acheter suffisamment de nourriture ou de s’équiper correctement pour produire par eux-mêmes de quoi manger. Le dernier tiers est constitué de familles ayant quitté prématurément la campagne, faute d’y être restées suffisamment compétitives, et qui ont rejoint les bidonvilles des grandes cités sans pouvoir y trouver des emplois rémunérateurs.
Or d’un point de vue strictement technique, il existe en fait d’ores et déjà des systèmes de culture et d’élevage, inspirés de l’agro-écologie, susceptibles d’accroître les productions à l’hectare dans les pays du Sud, sans coût majeur en énergie fossile ni recours exagéré aux engrais de synthèse et produits phytosanitaires.
Mais les obstacles à l’élévation de la productivité du travail agricole dans les pays du Sud ne sont pas tant d’ordre technique que de nature socio-économique et politique ; ils résultent bien plus souvent d’un accès limité aux crédits, de conditions imposées par les entreprises situées en amont ou en aval, de structures agraires injustes, de législations foncières inadéquates et des conditions inégales dans laquelle se manifeste la concurrence entre producteurs sur les marchés mondiaux des produits agricoles et alimentaires.
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