Initialement paru sur Kestadit
12h59 03 juin 2018
BICHON Ier ET LE SAUVAGE
« Les exploits de Bichon sont de même sorte que les ascensions spectaculaires : des démonstrations d’ordre éthique, qui ne reçoivent leur valeur finale que de la publicité qu’on leur donne (…) Bichon est un bon petit Français, il adoucit et soumet sans coup férir les sauvages ».
Roland BARTHES
Ainsi le mâle blanc Macron a-t-il reçu en son palais l’héroïque homme-singe Gamassa. Sous les caméras, devant le pays chaviré, ils ont échangé, tout sourire, l’un en bon français afro-paternaliste, l’autre en petit nègre. Rien à redire. On est dans la tendre, la nostalgique imagerie. La gloire de l’Empire. Cent vingt de quotient intellectuel chez l’hôte élyséen contre soixante chez le visiteur montreuillois (chiffres moyens fournis par la fachosphère, mais nul doute que l’écart était encore plus criant dans cette confrontation sociale des extrêmes). Un gouffre. Et un devoir de civilisation en retour. Le fardeau de l’homme blanc toujours remis à l’ouvrage. La République tenue de se montrer magnanime. Tu seras Gaulois et pompier, mon fils, pour le plus grand profit de ton évolution individuelle et raciale. Epanouis-toi, garde ta fraîcheur, et sois à jamais reconnaissant envers tes maîtres. Bichon Ier n’a pas naturalisé Mamoudou Gamassa : il l’a recolonisé.
(suite Kestadit ou sur legrigriinternational.com)
Ещё видео!