A 62 ans, 25% des travailleurs les plus modestes sont déjà morts ?
Intox !
D'où vient l'intox ?
La semaine dernière sur France Inter, Laurent Berger lançait ce chiffre choc :« Il y a 25 % des hommes qui sont les travailleurs les plus modestes [et] qui sont morts au moment d’arriver à la retraite ». Le patron de la CFDT se base sur un graphique de Libération lui-même basé sur des données de Insee).
Pourquoi c'est plus compliqué que ça ?
Premier problème, comme l'ont fait remarquer les deux économistes Michaël Zemmour et Ulysse Lojkine, cet indicateur ne porte pas sur de véritables personnes. L'étude de l'INSEE, calcule ce que serait l'espérance de vie de personnes appartenant toute leur vie, aux 5% les plus pauvres. C'est un calcul théorique.
Or, dans la vraie vie, les personnes passent par des périodes de plus ou moins grande pauvreté. Seule une minorité, difficile à quantifier, va demeurer toute son existence dans les 5% les plus pauvres.
Par ailleurs, contrairement à ce que dit Laurent Berger, le chiffre ne porte pas sur les travailleurs. Mais sur l'ensemble des hommes. Qui se trouvent, dans le cas de ces chiffres, bien souvent sans emploi.
En effet, les 5 % des hommes les plus pauvres dont on parle ici sont ceux qui auraient un niveau de vie moyen de 466 euros par mois. Cette catégorie n’est donc « pas ou très peu en emploi, et à ce titre n’a pas ou très peu de droits à la retraite », ajoutent les deux économistes.
Tant et si bien que cette statistique choc n'éclaire finalement que très imparfaitement le débat des retraites.
Dommage, car d'autres données, moins spectaculaires, démontrent bien que l'espérance de vie des travailleurs modestes est plus faible que celles des cadres par exemple.
SOURCES :
[ Ссылка ]
[ Ссылка ]
[ Ссылка ]
Ещё видео!