Le mardi 7 janvier, le ministère algérien des Affaires étrangères a fermement réagi aux déclarations du président français Emmanuel Macron concernant l’affaire Boualem Sansal. Dans un communiqué, la diplomatie algérienne a exprimé son étonnement face à ce qu’elle considère comme des propos « désinvoltes et légers » de la part du chef d’État français. Le gouvernement algérien a dénoncé une « ingérence éhontée et inacceptable » dans une affaire qu’il qualifie d’exclusivement interne, rejetant catégoriquement toute tentative d’intervention étrangère.
Cette affaire trouve son origine dans l’arrestation, en novembre dernier à l’aéroport d’Alger, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Ce dernier, accusé d’avoir tenu des propos remettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie, a été placé sous mandat de dépôt et est actuellement poursuivi pour des faits qualifiés par Alger de « graves atteintes à la sûreté de l’État et à l’unité nationale ». Les autorités algériennes rappellent que ces accusations relèvent du cadre légal souverain du pays et que toute tentative de les présenter comme une question de liberté d’expression constitue une « déformation inacceptable ».
Le contexte de cette affaire est marqué par des déclarations de Sansal, faites quelques semaines avant son arrestation sur un média controversé, dans lesquelles il affirmait qu’une partie de l’Algérie appartiendrait historiquement au Maroc. Ces propos, perçus comme une atteinte directe à la souveraineté algérienne, ont suscité une vive indignation au sein des institutions du pays.
Lundi, Emmanuel Macron a réagi pour la première fois à cette situation lors d’un discours devant les ambassadeurs français à l’Élysée. Le président français a qualifié l’affaire de « honteuse » pour l’Algérie et a évoqué l’état de santé fragile de Boualem Sansal, qu’il considère comme une raison humanitaire suffisante pour demander sa libération. Macron a également mis en avant les liens historiques et humains profonds entre la France et l’Algérie, tout en appelant les autorités algériennes à faire preuve de clémence dans cette affaire.
Cette prise de position du président français a été perçue par Alger comme une ingérence dans ses affaires internes, ajoutant une tension supplémentaire aux relations déjà complexes entre les deux pays. Tandis que Sansal bénéficie d’un soutien croissant, notamment dans certains milieux politiques en France, l’Algérie insiste sur la nécessité de respecter sa souveraineté et son cadre légal dans le traitement de cette affaire.
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