L’actrice française est décédée à l’âge de 92 ans. Son décès a été annoncé par sa fille ce 18 juin.
Révélée avec le rôle de Lola dans le film de Jacques Demy, figure incontournable de la Nouvelle Vague et du cinéma européen des années 60, immortalisée aux yeux du grand public pour son rôle dans "Un homme et une femme", Anouk Aimée a marqué l’Histoire du cinéma de sa présence près de huit décennies.
Née en 1932 à Paris, Anouk Aimée, Louise Dreyfus de son vrai nom, baigne très vite dans un milieu d’artiste, ses parents étant tous les deux comédiens. Son enfance oscille entre sa ville natale et Barbezieux-Saint-Hilaire où ses parents l’envoient pour fuir les rafles des juifs.
Elle commence sa carrière au sortir de la Seconde Guerre mondiale, à l’âge de 14 ans, sous la direction d’Henri Calef, qui lui confie le rôle d’Anouk dans son drame "La Maison sous la mer". Adoptant ce prénom comme pseudonyme, auquel Jacques Prévert lui suggère d’ajouter le nom d’Aimée, elle se destine d’abord à une carrière de danseuse, avant de répondre à l’appel du cinéma. Elle joue une Juliette moderne au côté de Serge Reggiani en Roméo dans "Les amants de Vérone".
Elle enchaîne les seconds rôles dans les années 50, tournant notamment avec des cinéastes comme Julien Duvivier ("Pot-Bouille"), Georges Franju ("La Tête contre les murs") et Jean-Pierre Mocky ("Les Dragueurs").
Les années 60 sont l’apogée de sa carrière, débutant avec un des rôles principaux dans le chef-d’œuvre de Federico Fellini, "La Dolce Vita". Elle retrouvera le cinéaste italien 3 ans plus tard pour le tout aussi important "Huit et demi", où elle incarne l’épouse trompée mais sagace du réalisateur interprété par Marcello Mastroianni. Entre les deux, elle joue le rôle principal dans "Lola", premier long-métrage de Jacques Demy. Avec ce personnage de danseuse et chanteuse, qui met en lumière ses multiples talents, elle remporte une Étoile de cristal de la meilleure actrice et le British Academy Film Award de la meilleure actrice étrangère. Elle reprendra le rôle en 1968 avec "Model Shop".
Impossible néanmoins d’évoquer les années 60 d’Anouk Aimée, et la suite de sa carrière, sans évoquer le réalisateur avec qui elle a le plus tourné : Claude Lelouch. Leur collaboration a débuté avec le célèbre "Un homme et une femme", Palme d’Or en 1966, et s’est poursuivie à travers les décennies, avec notamment deux suites : "Un homme et une femme : Vingt ans déjà", sorti en 1986, et "Les Plus Belles Années d’une vie" en 2019, toujours aux côtés de Jean-Louis Trintignant. Ensemble, ils tournent 10 films au total : "Vivre pour vivre", "Si c’était à refaire", "Viva la vie", "Il y a des jours… et des lunes", "Hommes, femmes : mode d’emploi", "Une pour toutes" et "Ces amours-là".
Après le faste des années 60, Aimée se fait plus discrète. Elle ne tourne que deux films dans les années 70, avant de reprendre le chemin des salles en 1980, avec "Le Saut dans le vide" de Marco Bellocchio, pour lequel elle obtient Prix d’interprétation féminine à Cannes.
La suite de sa carrière se fait tout de même aux côtés de quelques grands noms du cinéma : Bernardo Bertolucci ("La Tragédie d’un homme ridicule"), Jerzy Skolimowski ("Le Succès à tout prix"), Agnès Varda ("Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma") ou encore Robert Altman ("Prêt-à-porter). Elle tourne aussi plusieurs fois sous la direction d’Élie Chouraqui.
Parallèlement à son parcours cinématographique, elle prête ses talents à la télévision à plusieurs occasions, avec plusieurs téléfilms et mini-séries, dont le "Napoléon" de 2002 dans lequel elle incarne Letizia Bonaparte. Peu présente au théâtre, elle rejoue néanmoins plusieurs fois la pièce d’Albert Ramsdell Gurney, "Love Letters", en compagnie notamment de Jean-Louis Trintignant, Jacques Weber et Alain Delon.
En 2002, elle est récompensée d’un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
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